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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 1.1859

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Nr. 4
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Jacquemart, Albert; Le Blant, Edmond: La porcelaine de Chine, [2]: décor des vases
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https://doi.org/10.11588/diglit.16986#0211

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(, \ /K I I K DES BEAI \ - VH'J S.

tient lieu de foi, et s'ils ont à manifester l'intervention céleste dans les
événements humains, ils l'expriment par l'apparition des dragons, du
Ky-Lin el du Fong-hoang1, conformément à la doctrine des livres saints.

Voilà certes deux écoles bien tranchées: l'une, spiritualiste jusqu'à
l'abus : l'autre, essentiellement réaliste. La limite à tracer entre les œm res
de chacune d'elles est par conséquent des plus nettes.

Les monuments de la première deviennent excessivement rares, et cela
se conçoit : enlevés fortuitement au culte, ils sont venus en Europe pour
ainsi dire à la dérobée, au moment où les Chinois, riches encore de vases
anciens, se dessaisissaient volontiers des pièces dépareillées ou atteintes
de légères avaries, mais assez bonnes toujours pour les diables étrangers.
Aujourd'hui les envois de ce genre ont cessé; les collections seules peu-
vent nous montrer les porcelaines hiératiques, trop longtemps mécon-
nues. Décrivons celles dont le caractère est irrécusable :

Les offrandes mystérieuses, les évocations se présentent d'abord; nous
avons dit un mot de la coupe de notre collection qui montre un empereur
entouré de musiciens, rendant hommage au Chdng-ti (Dieu souverain)
sous la forme de Lao-Tseu2. Voici une autre scène sacrée de la collection
de madame Malinet : Quelques personnages armés de compas et d'é-
querres semblent constater la position des astres3, tandis qu'un groupe
placé en arrière se livre au chant et à la musique; une inscription de qua-
torze caractères contient cette curieuse explication du sujet :

(( Ensemble réunis au milieu de la salle mystérieuse, au bas du vesti-
a bule, on les entend chanter; leurs belles voix adressent aux astres du
u soir les invocations magiques. »

Ce sujet compliqué, largement peint sur un cornet, destiné certaine-
ment à orner la salle mystérieuse, fera comprendre des figurations plus mo-
destes, et entre autres un bol (collection Jacquemart) sur lequel des femmes

1. Les dragons du ciel et des eaux, le Ky-Lin et l'oiseau Kong-Hoang, sont des ani-
maux chimériques, dont la présence sur la terre annonçait les événements heureux,
tels que l'avènement d'un grand empereur ou la naissance d'un homme illustre.
1. Voir plus loin la description de Ïcheou-Lao.

3. 11 est nécessaire d'apporter une grande attention à l'étude des sujets de ce genre;
ceux où apparaissent les dieux, appartiennent évidemment à l'école Tao-sse; niais les
sectateurs de Confucius peuvent en exécuter de très-voisins, ainsi que le prouve le pas-
sage suivant extrait du Li-Ki (ch. iv. p. 23) :

«Lejour où le printemps commence, l'empereur, accompagné des trois Koung, des
neuf King, des Chon-heou et des Ta-fou, va faire la cérémonie de la réception du prin-
temps à la campagne, au levant de la ville impériale... L'empereur donne ordre que,
conformément aux anciens principes de l'astronomie, les Tai-ye observenl les mouve-
ments du ciel, du soleil, de la lune, des étoiles, etc.
 
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