GAZETTE DES BEAUX- ARTS.
grand nombre de compositions de Géricault; mais ce n'était pour la plupart que des
croquis rapidement tracés, ou des calques. Ces calques, soit à la plume, soit au crayon,
offraient une incontestable authenticité; mais l'artiste a pu les reproduire plusieurs fois,
un habile faussaire (ce n'est, bien entendu, pas le cas de ceux-ci) a pu également se
livrer à des subterfuges difficiles à constater, aussi félicitons-nous sincèrement les ama-
teurs de la confiance qu'ils ont accordée à cette vente.
Bonnington. Une Marine, à la sépia, 136 fr. — Francis. Marine, à l'encre de Chine.
Cette jolie Marine avait été un instant attribuée à Bonnington, mais quelle que soit la déli-
catesse de l'exécution, elle n'avait pas le coup de soleil du maître. 33 fr. — Coypel. Une
Reine à laquelle on présente une coupe, 21 fr. — Eisen. Deux Ama?its, assis dans un charmant
intérieur, 31 fr.— Géricault. Première pensée du Guide, portrait de M. Dieudonné, calque,
55 fr.; Chevaux anglais, avec leur couverture, aquarelle et crayon, 53 fr.; Aveugle jouant
du crayon, magnifique étude faite dans les rues de Rome, calque, 37 fr.; Ouverture des
pinsons de VInquisition, faible composition au crayon noir et à la sanguine, de la jeunesse
du maître, 105 fr.; Course de chevaux libres, à Rome, calque à la plume, 116 fr.; Mame-
uck soutenant un trompette mort et se défendant contre un Cosaque qui galope vers
lui, 81 fr.; Étude pour les Boxeurs, très-belle étude qui lui a servi pour sa lithographie,
57 fr.; autre Etude pour un départ de Chevaux libres, dans le Corso, à Rome, mine de
plomb ; nous la jugeons supérieure encore à celle que nous avons citée plus hauf; 67 fr.;
Cavalier indien, copie très-intéressante d'un dessin indien, aquarelle d'une rare puissance
de ton, M fr. — Lancret. Les Rémois, aux trois ( rayons, 39 fr. — Louis Moreau l'aîné.
Un Paysage avec fabrique, dessin lavé à l'encre de Chine, 61 fr. — L. Trinquesse. Jeune
Dame remettant sa jarretière, sanguine signée : ce 20 mai I77I, 14 fr.; autre croquis de
Jeune Femme, au bas duquel on lisait : d'après Mlle Robbe, ce 20 mai 1771, 7 fr. —
D'autres Études de costumes, vendues sous le nom de Parrocel, nous ont semblé être
de la première manière de Trinquesse c'est-à-dire, plus graves. Deux dessins de
Verboeckhoven, des Vaches et des Taureaux, couchés ou debout dans des pâturages,
signés : 1819, 75 francs.
PH. BURTY.
PEINTURES DÉCOUVERTES AU CHATEAU DE VINCENNES
Des travaux d'aménagement intérieur entrepris par le génie militaire au château
de Vincennes ont amené la découverte d'importantes peintures du xvn* siècle dans les
salles qui faisaient partie de l'appartement de la reine.
On sait que les appartements royaux au château de Vincennes se composaient, sous
Louis XIV, de deux corps de logis placés à droite et à gauche de la cour. Le premier,
que l'on voit à droite en entrant par la porte du Polygone, était l'appartement de la
reine-mère. Il a été restauré, il y a quelque vingt ans, par le duc de Montpensier. Il
est consacré aujourd'hui au logement du général, à la bibliothèque et aux salles d'in-
struction de l'artillerie. A gauche et vis-à-vis, se trouvait l'appartement de la reine, en
façade sur la cour, et, dos à dos, en façade sur le petit parc, l'appartement du roi. Ces
deux derniers ont été convertis en casernements à une époque que l'on ne saurait pré-
ciser. Vers la fin du règne de Louis-Philippe, des plafonds et fragments de plafonds de
l'appartement du roi furent transportés dans le premier corps de logis. On ne s'explique
pas pourquoi la même mesure ne fut pas appliquée aux peintures des salles«de l'appar-
grand nombre de compositions de Géricault; mais ce n'était pour la plupart que des
croquis rapidement tracés, ou des calques. Ces calques, soit à la plume, soit au crayon,
offraient une incontestable authenticité; mais l'artiste a pu les reproduire plusieurs fois,
un habile faussaire (ce n'est, bien entendu, pas le cas de ceux-ci) a pu également se
livrer à des subterfuges difficiles à constater, aussi félicitons-nous sincèrement les ama-
teurs de la confiance qu'ils ont accordée à cette vente.
Bonnington. Une Marine, à la sépia, 136 fr. — Francis. Marine, à l'encre de Chine.
Cette jolie Marine avait été un instant attribuée à Bonnington, mais quelle que soit la déli-
catesse de l'exécution, elle n'avait pas le coup de soleil du maître. 33 fr. — Coypel. Une
Reine à laquelle on présente une coupe, 21 fr. — Eisen. Deux Ama?its, assis dans un charmant
intérieur, 31 fr.— Géricault. Première pensée du Guide, portrait de M. Dieudonné, calque,
55 fr.; Chevaux anglais, avec leur couverture, aquarelle et crayon, 53 fr.; Aveugle jouant
du crayon, magnifique étude faite dans les rues de Rome, calque, 37 fr.; Ouverture des
pinsons de VInquisition, faible composition au crayon noir et à la sanguine, de la jeunesse
du maître, 105 fr.; Course de chevaux libres, à Rome, calque à la plume, 116 fr.; Mame-
uck soutenant un trompette mort et se défendant contre un Cosaque qui galope vers
lui, 81 fr.; Étude pour les Boxeurs, très-belle étude qui lui a servi pour sa lithographie,
57 fr.; autre Etude pour un départ de Chevaux libres, dans le Corso, à Rome, mine de
plomb ; nous la jugeons supérieure encore à celle que nous avons citée plus hauf; 67 fr.;
Cavalier indien, copie très-intéressante d'un dessin indien, aquarelle d'une rare puissance
de ton, M fr. — Lancret. Les Rémois, aux trois ( rayons, 39 fr. — Louis Moreau l'aîné.
Un Paysage avec fabrique, dessin lavé à l'encre de Chine, 61 fr. — L. Trinquesse. Jeune
Dame remettant sa jarretière, sanguine signée : ce 20 mai I77I, 14 fr.; autre croquis de
Jeune Femme, au bas duquel on lisait : d'après Mlle Robbe, ce 20 mai 1771, 7 fr. —
D'autres Études de costumes, vendues sous le nom de Parrocel, nous ont semblé être
de la première manière de Trinquesse c'est-à-dire, plus graves. Deux dessins de
Verboeckhoven, des Vaches et des Taureaux, couchés ou debout dans des pâturages,
signés : 1819, 75 francs.
PH. BURTY.
PEINTURES DÉCOUVERTES AU CHATEAU DE VINCENNES
Des travaux d'aménagement intérieur entrepris par le génie militaire au château
de Vincennes ont amené la découverte d'importantes peintures du xvn* siècle dans les
salles qui faisaient partie de l'appartement de la reine.
On sait que les appartements royaux au château de Vincennes se composaient, sous
Louis XIV, de deux corps de logis placés à droite et à gauche de la cour. Le premier,
que l'on voit à droite en entrant par la porte du Polygone, était l'appartement de la
reine-mère. Il a été restauré, il y a quelque vingt ans, par le duc de Montpensier. Il
est consacré aujourd'hui au logement du général, à la bibliothèque et aux salles d'in-
struction de l'artillerie. A gauche et vis-à-vis, se trouvait l'appartement de la reine, en
façade sur la cour, et, dos à dos, en façade sur le petit parc, l'appartement du roi. Ces
deux derniers ont été convertis en casernements à une époque que l'on ne saurait pré-
ciser. Vers la fin du règne de Louis-Philippe, des plafonds et fragments de plafonds de
l'appartement du roi furent transportés dans le premier corps de logis. On ne s'explique
pas pourquoi la même mesure ne fut pas appliquée aux peintures des salles«de l'appar-