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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5.1860

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Nr. 3
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Busquet, Alfred: Les dessins et les eaux-fortes du Roi Don Fernando
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154

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Nous n'avons point à raconter ici combien cette régence fut pater-
nelle et conciliatrice : disons seulement que, dans un pays si facilement
agité par des crises violentes, elle assura la tranquillité intérieure, tandis
que le roi mineur voyageait en France, en Angleterre, en Belgique, en
Suisse. En 1854, nous le vîmes à l'inauguration du palais de Sydenham,
ainsi que son frère l'infant Don Luiz, le gracieux ducd'Oporto. Ils étaient
sous la garde et la tutelle du duc de Terceira. L'année suivante, le roi
visita l'Exposition universelle de Paris. Il vint au Cabinet des estampes,
et le hasard nous rendit encore témoin de cette visite; il demanda l'œuvre
gravé du roi son père. Le conservateur, qui était alors M. Duchesne, put
mettre sous ses yeux quelques-unes des eaux-fortes du royal artiste, et il
parut charmé qu'on les possédât. C'est ainsi que nous apprîmes que le roi
Don Fernando était graveur. Aussi, pendant notre séjour à Lisbonne,
nous eûmes la curiosité de voir la collection complète de ses estampes,
et nous fûmes assez heureux pour y parvenir.

L'ensemble des travaux du roi est déjà considérable, puisque son
œuvre se compose de quatre-vingts eaux-fortes, soit d'après des sujets
de sa composition, soit d'après les maîtres favoris dont les ouvrages or-
nent son cabinet. De plus, en ce moment même, le roi travaille à deux nou-
velles séries de vingt planches, et nous ne doutons pas que l'usage de la
pointe et l'expérience ne donnent à ces gravures, sur les précédentes, au
moins la supériorité de l'exécution. C'est en 1837 que le roi paraît avoir
commencé à graver, c'est-à-dire un an juste après son mariage. Au moins
ne connaissons-nous pas de planche qui porte une signature antérieure.
11 a toujours continué depuis, se montrant ami des arts jusqu'à les pra-
tiquer. Mais, hélas! il faut bien le dire, le roi est à peu près le seul
artiste de son royaume, le seul au moins qui ait une vocation bien déci-
dée. La patrie de Gran-Vasco, de Sequiena et de Viera est bien déchue de
son ancienne splendeur. On y parle beaucoup des arts, mais on y en fait
peu. La douceur du climat portugais s'accommode assez mal des labeurs
quotidiens et de la rude discipline qu'exige une éducation de peintre. Le
far-niente a tant de charmes sous ces heureuses latitudes, où dormir et
rêver sont les plus grandes voluptés de l'existence...! Aussi faut-il savoir
d'autant plus de gré au roi Don Fernando, non-seulement de son travail,
mais encore de s'y être opiniâtré en dépit du climat.

C'est que l'époux de Dona Maria II da Gloria, appartient à cette intelli-
gente maison ducale de Saxe-Cobourg-Gotha, qui fait de ses enfants non-
seulement des princes, mais .des hommes. C'est qu'il avait sucé le lait
généreux de cette puissante nourrice qui s'appelle l'Allemagne; c'est que
l'éducation première ne se perd jamais, à quelques séductions que nous
 
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