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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 15.1863

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Vinet, Ernest: De la nouvelle peinture sur faïence et de son avenir
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https://doi.org/10.11588/diglit.17334#0097

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DE LA NOUVELLE PEINTURE SUR FAÏENCE

ET DE SON AVENIR

COPIE D’UNE FRESQUE DE RAPHAËL, PAR M. PAUL BALZE

orsque beaucoup de mes confrères voyagent en ce moment à travers
l’Exposition, cherchant ce cjui brille et ce qui peut plaire, je veux essayer
de signaler une de ces œuvres sérieuses devant lesquelles, faute d’avoir
été averti par la critique, le public a passé peut-être sans s’arrêter. S-
j’entreprends d’attirer l’attention sur une peinture qui ne ressemble guère à celles qui
font le plus de bruit en ce moment, peinture dont l’exécution cache, sous une appa-
rente simplicité, une idée féconde et même une véritable découverte, c’est que j’écris
pour un recueil spécial, dans lequel on s’adresse à des lecteurs bien préparés.

Cette peinture, où l’accord de l’art et de l’industrie, accord tant souhaité, se
manifeste d’une manière aussi élégante qu’expressive, sort des mains de M. Paul Balze.
Nous connaissons tous ce travailleur prodigieux qui, dans l’espace de douze ans et
avec un seul collaborateur, son frère Raymond1, est parvenu à doter la France de trois
mille mètres carrés de copies d’après Raphaël, copies excellentes, qui plus est. Nous
savons que-ce brave artiste est en même temps un mécanicien remarquable et un bon
chimiste, un de ceux qui peuvent inventer. C’est que M. Balze, nature spontanée, instinc-
tive, observe encore plus qu’il ne lit, réfléchit longtemps et cherche ensuite avec une
volonté de fer. Je ne crains pas de le dire, s’il est un homme aujourd’hui qui puisse
me rappeler à certains égards ces Italiens du xve siècle, artistes encyclopédistes qui
savaient tout faire, hors leur fortune, cet homme, c’est Paul Balze.

Le catalogue officiel du Salon de cette année porte la mention suivante : « Paul
Balze, né à Rome, élève de M. Ingres. N° 1925. L’Éternel bénissant le monde, d’après
Raphaël. Faïence2. »

Cette fresque du plus grand des maîtres est peu connue3. Elle décorait encore, il y
a quinze ou seize ans, l’abside d’une petite chapelle dépendante de la Magliana, mai-
son de plaisance de plusieurs papes, élevée non loin de la porte Portèse, entre Rome et
la mer.

1. Aujourd’hui même, M. Raymond Balze lui vient encore en aide. La part de cet artiste si
bien doué, si habile dans l’œuvre dont nous allons parler, mérite d’être signalée.

2. Une autre peinture également sur faïence et de grande dimension, qui se voit dans
l’atelier de l’artiste, nous montre la Vierge et l’enfant Jésus au milieu d’un nimbe de flammes.

3. Elle a été publiée par Gruner sous le titre suivant : I freschi nella capella délia villa
Magliana fuori di porta Portese di Roma, inventati da Raffaello Sanzio d’Urbino incisi sut
lucidi ed édité da Ludovico Gruner con descrizione délia villa di Ernesto Platner. Londres,
1847 ; in-folio.

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