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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 15.1863

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Nr. 3
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Darcel, Alfred: Publications récentes sur les origines de l'émaillierie
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https://doi.org/10.11588/diglit.17334#0312

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PUBLICATIONS RÉCENTES SUR LES ORIGINES DE L’ÉMAILLERIE.

es livres et les brochures qui traitent spécialement de l’émaillerie occu-
paient déjà une place assez importante sur les rayons de toute biblio-
thèque consacrée à l’archéologie, lorsqu’une récente querelle est venue
en augmenter le nombre. Il ne s’agit point de la controverse que les
savantes Recherches sur la 'peinture en émail de M. J. Labarte avaient suscitée et
qui nous a valu un remarquable mémoire de M. Ferdinand de Lasteyrie sur YÉlectrum
des anciens, bien que le même M. Ferdinand de Lasteyrie se trouve encore l’un des
champions du nouveau débat. Cette controverse remonte loin cependant : au congrès
scientifique tenu à Limoges, en 1859.

31. Félix de Verneilh arrivait d’Allemagne, où il avait étudié, en compagnie de 31. le
baron de Quast, les émaux à date certaine que possèdent les trésors de certaines églises
de la Prusse rhénane. N’en rencontrant pas d’aussi anciens qui appartinssent d’une
façon certaine à la ville de Limoges, il avait attribué aux artistes des bords du lthin
l'invention des émaux champlevés, dans un mémoire1 que nous avons déjà signalé aux
lecteurs de la Gazette des Beaux-Arts (t. IX, p. 184'. Pour lui, les ateliers de Limoges
ne venaient qu’en second rang.

31. Ferdinand de Lasteyrie qui, ainsi que 31. Félix de Verneilh, est quelque peu
Limousin, combattit fort vivement cette opinion dans un mémoire2 adressé à la Société
archéologique et historique du Limousin. L’opinion de 31. de Lasteyrie est que les
émailleurs limousins ne sont élèves ni des Allemands, ni des Vénitiens. Ces derniers,
en effet, possédaient un comptoir à Limoges, et leur influence, si manifeste dans la con-
struction de Saint-Front de Périgueux, aurait pu s’étendre également sur la fabrication
des émaux.

La thèse de 31. Ferdinand de Lasteyrie est celle-ci : les émaux dont parle Philostrate
comme étant faits par des « barbares voisins de l’Océan » ont été fabriqués sinon dans le
Limousin, du moins sur la côte ouest de l’Europe. Les trouvailles que l’on a faites sur
les côtes d’Angleterre, de Normandie, de Bretagne et dans le Limousin en font foi. Donc,
la pratique de l’émaillerie champlevée, qu’indique Philostrate, n’aurait point cessé dans
cette région, et les artistes des xne et xme siècles, dont les œuvres sont si connues,
seraient les successeurs par filiation directe des artistes gallo-romains. L’auteur cite à
l’appui plusieurs monuments qui, suivant lui, appartiennent certainement au xic siècle
pour le moins, sinon aux siècles antérieurs.

Dans un second mémoire3, publié comme le premier dans le Bulletin monumental,
31. Félix de Verneilh a précisé davantage sa théorie. Pour lui, les orfèvres byzantins sont
les instructeurs des Allemands et des Limousins. Les monuments cités par son adver-
saire ne prouvent rien, car rien non plus ne constate que ces monuments sortent des
ateliers de Limoges, et plusieurs sont cités à faux ; enfin, aucun de ces derniers ne
porte une date aussi certaine que ce que l’on trouve dans les trésors de l’Allemagne.

1. Les émaux d’Allemagne et les émaux limousins— 2. Des origines de l’émaillerie limousine.

3. Les émaux français et les émaux étrangers. A Paris, librairie archéologique de Didron.
 
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