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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 15.1863

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Nr. 1
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Mantz, Paul: Salon de 1863, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.17334#0036

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SALON DE 1863

III

es portraitistes sont des histo-
riens. Lorsqu’ils ont ce regard naïf
qui sait lire sur le visage humain,
lorsque leur pinceau impartial a
le talent ou le courage de tout
dire, ils peuvent léguer à l’avenir
de parlantes effigies qui, aussi
bien que le livre du chroniqueur,
raconteront le passé ou aideront
du moins à le comprendre. Ce
n’est pas sans raison que la cri-
tique moderne considère le portrait d’un personnage historique comme
un des éléments essentiels de sa biographie. Nous n’avons qu’une con-
naissance imparfaite du génie ou du caractère d’un écrivain, d’un roi,
d’un ministre, quand nous sommes obligés de reconstruire idéalement,
d’après ce que nous savons de ses œuvres et de sa vie, les traits princi-
paux de sa personnalité physique. Heureux sommes-nous lorsqu’en un
travail où la conjecture laisse tant de place à la chimère, nous pouvons
substituer à l’image rêvée et si souvent menteuse un portrait authen-
tique, tel que l’Erasme d’Holbein, le Léon X de Raphaël, le Philippe IV
de Vélasquez, le cardinal Bentivoglio de Van-Dyck! Dans un ordre d’idées
moins élevé, personne ne voudra, je suppose, contester l’intérêt que pré-
sentent ces petits portraits de Janet et de ses élèves, où les visages inon-
dés de lumière, et presque sans ombre, permettent au spectateur de
lire dans les yeux et d’interroger les âmes. Allons plus loin ; ne négli-
geons aucun témoignage, et aimons, pour ce qu’ils nous ont appris, ces
portraitistes français du siècle dernier, si significatifs dans leur coquet-
 
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