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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 15.1863

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Nr. 4
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Leclercq, Émile: Exposition de Bruxelles
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https://doi.org/10.11588/diglit.17334#0398

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EXPOSITION DE BRUXELLES

n des inconvénients des grandes exhibitions artistiques, un argument
qui plaide contre l’organisation de ces nombreux bazars modernes, c’est
qu’on y retrouve toujours des œuvres déjà connues, discutées et classées
par le public et la critique. Ainsi, en Belgique, où nous avons trois
expositions importantes qui se succèdent régulièrement d’année en année, à Bruxelles,
à Anvers et à Gand, nous revoyons régulièrement bon nombre de tableaux, de dessins
et de statues qui ont figuré aux expositions de Paris. C’est ce qui a lieu cette année ;
et comme il ne peut entrer dans notre pensée de recommencer le travail de notre col-
laborateur M. Paul Mantz, nous parlerons surtout des peintres belges et étrangers qui
n’ont pas envoyé de toiles au palais des Champs-Élysées, et nous essayerons de donner
l’idée la plus complète de notre exposition, véritablement importante, en nous occu-
pant plutôt de l’art que des artistes, des tendances plutôt que des œuvres.

I.

11 y a au catalogue 1,272 numéros: 900 environ pour les tableaux; le reste pour la
sculpture, la gravure et le dessin.

A comparer à l’exposition de Paris, celle de Bruxelles est donc modeste, presque
pauvre. Et cependant, de combien encore elle est trop riche, si la quantité n’est pas la
vraie richesse !

De ces neuf cents tableaux, sans exagération et sans injustice, cinq cents auraient
pu être refusés. Non pas qu’ils soient mauvais au point qu’on ne puisse les regarder
sans rire; mais ils sont médiocres, fatigants, inutiles, nuisibles. Que nous font ces cinq
cents toiles plus ou moins intelligemment peintes? Que gagne-t-on à les examiner, même
avec la plus grande impartialité? Mal à la tète.

Parmi les sculptures, la minorité des œuvres intéressantes est bien plus étonnante
encore. L’impuissance, ici, ou du moins la banalité, est générale. Il n’y a là ni idée
neuve, ni exécution forte. C’est la médiocrité ennuyeuse la plus manifeste. Rien qui
accroche le regard et force l’esprit à réfléchir, la conscience à admirer; rien que
certains travaux d’hommes à qui on eût pu, depuis longtemps, donner un diplôme de
capacité : MM. Mène et Cain, pour la France. Le premier, avec la Prise du renard,
nielle en argent, et le Vainqueur du Derby, groupe en bronze; on connaît assez le
talent fin et délicat de M. Mène pour qu’il ne faille plus le caractériser ici. Même
réflexion sur les volatiles et les animaux avec lesquels M. Cain a fait un groupe en bronze
et deux bas-reliefs. M. Frainkin, sculpteur belge, a exposé une Tête de Vénus Ana-
dyomène, le Pigeon captif et la Barque de lJAmour. C’est de 1a. statuaire gracieuse,
qui doit plaire infiniment aux femmes.

Un Italien, M. Spaventi, de Florence, a envoyé la Desolata, statue en marbre.
C’est une jeune fille à demi assise, vêtue à peine de cette tunique moderne dont le nom

xv.

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