Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 15.1863

DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:
Jacquemart, Albert: Exposition de l'art ceramique à Nevers
DOI Artikel:
Thoré, Théophile: Exposition de la Haye
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.17334#0210

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
198

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

combien nos industries d’art sont vivaces et jusqu’à quel point nous sommes prêts
pour les tentatives ingénieuses. Un signe, car nous aimons à en chercher partout,
augmente encore notre confiance dans l’avenir de la faïencerie française ; le tournoi
nivernais est marqué au sceau de la plus exquise courtoisie. Chacun des concurrents
s’est hâté d’acquérir l’œuvre rivale dans laquelle il pouvait trouver un enseignement,
et, si nous sommes bien informé, la ville des Gonzague n’aurait pas dédaigné de s’as-
surer le concours d’un exposant de Paris pour l’aider à fonder une école céramique
digne de remplacer celle des Conrade et des Custode.

Avec des vues aussi larges, on est bien sûr d’arriver au but et de conquérir le

SUCCèS. ALBERT JACQUEMART.

EXPOSITION DE LA HAIE

es expositions en Hollande sont annuelles, mais elles ont lieu alternati-
vement dans les trois principaux centres d’art : à Amsterdam, à La
Haye et à Rotterdam, de sorte qu’elles sont triennales pour chacune de
ces villes. Il en est de même en Belgique, où les expositions ont lieu
tour à tour à Bruxelles, à Anvers et à Gand. On ne peut qu’applaudir à cette organisa-
tion, qui favorise sur des points différents le goût des arts et l’éclosion d’écoles locales.
Les peuples du nord ne sont pas portés à tout centraliser, comme le peuple français et
en général les peuples de civilisation latine.

C’était le tour de La Haye, cette année, et en allant revoir les vieux maîtres des
musées, nous avons jeté un coup d’œil sur l'exhibition de peinture contemporaine. Le
catalogue enregistre cinq cent soixante-huit numéros, y compris quelques œuvres de
sculpture et de gravure; soit à peu près le sixième de l’exposition de Paris. On peut
donc, en une seule séance, avoir un aperçu de l’ensemble et même examiner avec soin
les tableaux les plus marquants.

C’est toujours M. Israels qui marque le plus dans les exhibitions hollandaises. Son
talent commence même à être bien connu hors de son pays, en Belgique, en Allemagne
et en France. N’a-t-il pas été mentionné très-honorablement, aux derniers salons de
Paris, par tous les critiques? Son tableau de La Haye représente une jeune fille qui
travaille à l’aiguille, dans un intérieur rustique. Elle est assise, de face, les pieds nus.
Il y a dans cette figure une sérénité, une chasteté, un sentiment admirables. M. Israels
en Hollande et M. Millet en France offrent certaines analogies par le choix des sujets.
Mais les travailleurs campagnards de M. Millet ont toujours quelque chose de méca-
nique et de fatal ; ceux de M. Israels sont moins mornes et plus attractifs.

M. Jamin, d’Amsterdam, bien que son nom indique une origine française, est éga-
lement un peintre très-sympathique. Un de ses tableaux est intitulé : le Dernier
regard sur les funérailles. Dans une pièce sombre, une jeune fille debout et tout en
pleurs écarte le store de la fenêtre, pour apercevoir encore au dehors le convoi qui
 
Annotationen