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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 15.1863

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Nieuwerkerke, Alfred Emilien de: Rapport au ministre de la maison de l'empereur
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https://doi.org/10.11588/diglit.17334#0101

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RAPPORT

AU MINISTRE DE LA MAISON DE L’EMPEREUR

ans son rapport au ministre de la maison de l’Empereur, M. de Nieu-
werkerke relate les acquisitions faites pour nos musées, et il expose les
innovations introduites dans son administration depuis 1850. Il est juste
de dire qu’elles sont nombreuses et très-importantes. Il est une innova-
tion cependant pour laquelle nous ferons une réserve. C’est en \ 849 (et non pas en \ 850),
sous la direction de M. Charles Blanc, que, pour la première fois, l’exposition des
œuvres modernes s’est faite en dehors des galeries du Louvre; mais, tout en réclamant
pour M. Charles Blanc l’honneur d’avoir eu l’initiative de cette mesure, nous reconnaî-
trons volontiers que, par son application nombre de fois répétée depuis lors, M. de
Nieuwerkerke en a consacré le principe. Maintenant, le directeur général des musées
réclame, nous assure-t-on, un local convenablement disposé et spécialement affecté à nos
expositions; cette création sera un service mémorable rendu aux arts. C’est- aussi avec
satisfaction que nous apprenons qu'on travaille activement aux catalogues de nos col-
lections. Mais laissons parler ici le rapport, qui, en nous faisant connaître l’étendue de
nos richesses, est destiné à devenir un précieux document pour l’histoire de nos
musées. e. g.

a Monsieur le ministre,

L’achèvement du Louvre et sa réunion au palais des Tuileries ont nécessité dans
l’intérieur du Musée de longs travaux qui touchent à leur terme.

Cette entreprise gigantesque, devant laquelle avaient reculé tant de souverains,
fera du Louvre, incontestablement, la plus vaste, la plus belle galerie de l’Europe.
Avant peu de mois, il me sera possible de montrer à S. M l’Empereur un des joyaux
les plus précieux de la France, nos collections d’objets d’art classées d’une manière
définitive et considérablement enrichies sous son règne.

Je viens vous présenter aujourd'hui, monsieur le ministre, le tableau de ces richesses,
et je crois devoir choisir pour le faire le moment où le public va être appelé à les
contempler dans leur magnifique ensemble.

Sous les gouvernements qui ont précédé celui de Sa Majesté, il existait bien des
lacunes dans les collections du Louvre, et leur organisation intérieure laissait beaucoup
;i désirer. Les conservateurs n’avaient même pas un cabinet au Musée. Les inventaires
étaient entre les mains d’employés secondaires et ne contenaient aucune description
exacte, aucun détail de nature à caractériser chacun des objets exposés, fort peu d’ob-
servations scientifiques ou historiques. Les notices livrées au public (à l’exception de
celles de MM. Champollion et de Clarac) étaient rédigées par ces mêmes employés et
généralement étaient fort défectueuses au point de vue descriptif et critique. La classi-
fication des œuvres d’art- dans les galeries était faite sans aucune espèce de méthode;
enfin ces galeries elles-mêmes n’étaient accessibles au public qu’à certains jours. Les
artistes étaient privés de l’étude des plus grands maîtres pendant une partie de l’année,
par suite des constructions provisoires que nécessitaient les expositions annuelles.
Celles-ci avaient lieu, en effet, dans les salles du Louvre, et tous les ans les chefs-
 
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