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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 15.1863

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Nr. 6
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École Impériale et Spéciale des Beaux-Arts
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https://doi.org/10.11588/diglit.17334#0589

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

56Z|

l’intermédiaire du président et du secrétaire perpétuel, avec le public et le ministre,
quand il y a lieu. Je dis quand il y a lieu, car, à l’exception des autorisations et liqui-
dations de dépenses, les communications du conseil au ministre n’ont pour objet que
la notification des mesures prises dans les assemblées générales, mesures qui, pour la
plupart, n’ont pas besoin, en vertu du règlement précité, d’être soumises à l’approbation
ministérielle. Ainsi, quand une vacance se produit dans le personnel des professeurs,
ce sont les professeurs qui nomment directement à cet emploi, et le ministre est simple-
ment informé de leur décision. Il est vrai qu’on n’a jamais considéré de telles nomina-
tions comme suffisantes, et que l’administration a toujours jugé indispensable de les
faire sanctionner par une décision spéciale du Souverain; mais il est vrai aussi que
l’administration, liée par l’ordonnance de 1819, ne s’est jamais'crue autorisée arien
changer au choix des professeurs. Les professeurs sont également les seuls juges des
modifications à introduire dans le régime de l’École, qu’il s’agisse de T admission des
élèves, de renseignement, des récompenses, des concours, c’est-à-dire des questions
les plus vitales et de l’ordre le plus élevé; en un mot, par une étrange interversion des
rôles, l'assemblée des professeurs exerce les attributions ministérielles, et le ministre,
qui est responsable devant l’Empereur de la gestion de l’École, est dépourvu des moyens
de lui imprimer sa direction et de faire même pénétrer dans le conseil un seul repré-
sentant de ses idées.

Qu’un corps savant se recrute lui-même et par l’élection, c’est là un fait normal, une
règle acceptée par tous; mais l’École impériale des Beaux-Arts n’est pas un corps
savant, c’est un service de l’État, c’est, comme le Conservatoire de musique, un établis-
sement public dont la direction et la surveillance sont placées dans les attributions d’un
département ministériel, et qui doit être, en conséquence, régi et administré d’après les
mêmes principes. Qu’il me soit permis en outre de vous faire remarquer, monsieur le
ministre, que le mode actuel de nomination des professeurs présente des inconvénients
d’autant plus graves qu’il a pour résultat inévitable de perpétuer des doctrines et des
théories plus ou moins absolues, et cela dans un temps où le public, n’ayant point de
système, point de parti pris, comprend tout et juge tout sans prévention, heureux quand
il trouve un mérite quelconque dans les tentatives les plus audacieuses.

Il me paraît donc impérieusement nécessaire de rendre à la prérogative ministé-
rielle la nomination des professeurs et, en laissant à ces derniers leurs attributions
naturelles, celles de l’enseignement, de charger de F administration de l’École un
directeur qui pourrait être nommé par décret impérial et seulement pour un temps dé-
terminé.

Un conseil supérieur, qui serait institué près de l’École et qui se composerait de
membres choisis parmi les artistes éminents et les personnes les plus éclairées en ma-
tière d’art, serait appelé à donner au ministre des avis purement consultatifs sur les
questions qui sont aujourd’hui résolues en dernier ressort par l’assemblée générale des
professeurs.

J’aborde maintenant l’examen du mode d’enseignement présentement suivi dans
l’École impériale pour développer les dispositions des élèves et exciter leur émulation.

L’enseignement, à proprement parler, ne consiste guère, pour les peintres, sculp-
teurs et graveurs, que dans un cours de dessin, si on peut donner ce nom à de courtes
séances où, pendant quelques mois de chaque année, les élèves dessinent d’après la
bosse ou le modèle vivant, sous les yeux d’un professeur qui donne des conseils en
parcourant les bancs. Pour les élèves arrivés à un degré d’instruction supérieur, il y a
 
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