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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 22.1867

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Saint-Santin: M. Heim
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https://doi.org/10.11588/diglit.19883#0044

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M. HE IM.

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églises étaient alors si riches. On conseilla an timide petit vieillard de se
présenter sur le champ de l’Exposition universelle avec les mêmes armes
que ses anciens rivaux, et de même qu’ils empruntaient les meilleures
œuvres de leur bon temps aux églises et aux musées de Paris et de pro-
vince, d’emprunter lui aussi à Notre-Dame et à Saint-Gervais les Martyres
de saint Cyr et de saint Ilippolyte, et à la galerie du Luxembourg son
Massacre des Juifs et son Charles X distribuant les récompenses. 11 ne
joignit à cela que deux petites esquisses, sa Victoire de Judas Macchabée
et la Bataille de Bocroy, et voilà qu’à son immense étonnement à lui-
même, ces quelques peintures, groupées à l’une des extrémités du grand
salon central du palais de l’avenue Montaigne, reprirent, aux yeux du
public européen qui visitait ce palais, toute leur valeur d’autrefois et
remontèrent, remontèrent le bonhomme qui les avait presque oubliées
au niveau des quatre maîtres les plus populaires de notre école :
H. Yernet, Ingres, Delacroix et Decamps, et, comme représentant les
nobles traditions de la peinture d’histoire, lui firent, injustement peut-
être, place avant Meissonier.

M. Heim, François-Joseph, était né à Belfort, en Alsace, le
15 janvier 1787, ou, selon d’autres renseignements, le 5 juillet 178Zi.
Je le dis à son honneur, il resta toute sa vie attaché à sa province, et
jusqu’aux derniers jours il aimait à y retremper ses forces et y endormir
ses inquiétudes. 11 fit ses études au collège de Strasbourg, obtint dès
l’âge de onze ans le premier prix de dessin à l’école centrale de la même
ville; on voulait en faire un mathématicien pour le pousser vers l’arme
du génie, mais la passion de l’art fut la plus forte : il vint à Paris
en 1803 et entra dans l'atelier de Vincent. 11 est bon de le noter en
passant, l’atelier de Vincent et celui de Régnault, vers 1805, valaient
hardiment celui de David. La première couvée de David fut admirable;
ce fut comme une couvée de géants : Girodet, Gros, Gérard, Drouais,
Hennequin, Fabre; la seconde fut bien moins heureuse : il n’en est
guère resté que M. Ingres et Granet; encore M. Ingres doit-il beaucoup
moins à David que son noble coeur ne le croit et ne le dit. Les ateliers de
Vincent et de Régnault avaient conservé plus naïvement l’ancienne tra-
dition française brusquement interrompue par les héroïques chefs-
d’œuvre de David; il était donc à prévoir que le jour où l’école se
détendrait de son prodigieux effort, ce serait par ces ateliers-là que la
tradition se rétablirait dans son plus naturel courant; et c’est ainsi que
Guérin, élève de Régnault, devint maître de Géricault, de Scheffer et de
Delacroix, et que de chez Vincent sortit M. Heim, dont le goût de pein-
ture se rattacherait plus directement aux meilleurs académiciens du

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