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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 22.1867

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Saint-Santin: M. Heim
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https://doi.org/10.11588/diglit.19883#0065

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

62

Turpin de Crissé, Martinet, Forster, Reber, Lemaire, de Saulcv, Lefuel,
Daret, Simart, Rayer, le baron Thénard, Dumas, Régnault, Ambroise
Thomas, Auber, Halévy, Henriquel-Dupont, Alfred de Vigny, le comte de
Ségur, Dupin aîné, Émile Augier, Gilbert, Duban, Robert-Fleury, Gat-
teaux, Flandrin, Hittorf, Abel dePujol, Fngène Delacroix, Couder, Horace
Ver net, Alaux, Duméril, Élie de Beaumont, Flourens, Combes, Hippo-
lyte Lebas, de Gisors, Lesueur, Brascassat, Achille Fould, le comte de
Nieuwerkerke, de Mercev, Naudet, Patin, Sainte-Beuve, Sainte-Claire
Deville, Petitot, Jouffroy, Dumont, Nanteuil.

II va sans dire que les portraits de 1858 sont encore plus loin de ceux
de 1828 que ceux-ci ne l’étaient de leurs aînés de 1825. Il n’y a plus
ni légèreté d’outil ni caractère vivement saisi des physionomies. On n’y
trouve plus que ce je ne sais quoi de large et de libre dans l’ordonnance
qui distingue le croquis du peintre d’histoire de celui du portraitiste de
métier. Mais ne songeons jamais à comparer les crayons de M. Heim,
même les meilleurs, à ceux qui formeront l’un des plus riches faisceaux
du trophée de M. Ingres. La bonhomie bourgeoise de M. Heim, relevée
par sa solide éducation d’artiste, a produit certainement de petits por-
traits d’un charme et d’une tenue bien supérieurs aux crayons de nos
maniéristes d’aujourd’hui ; le génie seul, dans sa plus naïve intuition de
la nature, a pu créer ces petits chefs d’œuvre de M. Ingres dont on n’avait
pas revu les pareils depuis Holbein, Albert Dürer et les demi-dieux de
la Renaissance italienne.

M. Heim est mort à Paris le 30 septembre 1865. Dans la brillante
histoire de l’école française au xixe siècle sa place sera gardée par trois
ou quatre excellents ouvrages. C’est beaucoup cela, quand je vois dans
le musée du Luxembourg, qui conserve ses deux meilleures peintures, le
nom des plus habiles de notre temps ne durer que par une seule œuvre :
la Marine, de Roqueplan; le Saint François, de Benouville; le César,
de Court; le Henri IV, de Devéria. C’était en tout cas le devoir de cette
revue de ne point laisser s’éteindre sans hommage la mémoire de l’un
des artistes de notre siècle qui auront maintenu haut l’honneur et le res-
pect de la grande peinture historique, — historique dans les deux meil-
leurs sens; — de l’un des plus hardis de son époque à ces vastes com-
positions de l’art qui émeuvent le cœur des foules, de l’un des plus fiers
représentants de cette espèce choisie d’artistes qui va diminuant chaque
jour, et qui, à voir nos Salons annuels, tend même à disparaître dans un
prochain avenir, — les peintres de la noble figure humaine.

M. DE SAINT-SANTIN.
 
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