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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 22.1867

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Beaumont, Édouard de: De l'art industriel de l'armurier et du fourbisseur en Europa depuis l'antiquité jusqu'au XVIIe siècle, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19883#0164

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ARMURIERS ET FOURBISSEURS.

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core des collections proprement dites, composées d’armes curieuses,
choix formé pour des souverains ou de riches accapareurs.

Les premiers inventaires connus en ce genre sont celui des vieilles
armes curieuses qui fut dressé le 23 septembre 1/|99 au château d’Am-
boise 1. L’état détaillé des harnais précieux rassemblés vers le commen-
cement du xvie siècle au château d’Ambras (en la chambre des merveilles)
par le grand-duc Ferdinand deTyrol2; enfin ce sont les catalogues des
collections formées durant le xvic et le xvne siècle par les princes de
Gondé et les ducs de Bouillon, à Chantilly et à Sedan.

Brantôme, qui aimait et possédait de belles armes, qu’il recommande
et décrit dans son testament3, cite (Vie des grands capitaines), le ma-
réchal de Strozze comme étant, de son temps, très-passionné collec-
tionneur de harnais, bâtons et instruments de guerre. « Ce seigneur,
dit-il, estoit exquis en belle bibliothèque, il l’estoit bien autant en
armurerie et beau cabinet d’armes, car il en avoit une grande salle et
deux chambres que j’ay veues autresfois à Rome en son palais in Burgo ;
et ses armes estoient de toutes sortes, tant à cheval qu’à pied, à la fran-
çoise, espaignolle, italienne, allemande, hongresque, à la boëme, bref,
de plusieurs autres nations chrestiennes, comme aussy à la turquesque,
moresque, arabesque et sauvage. Mais qui estoit le plus beau à voir,
estoit force armes à l’antique mode des anciens soldats et legionaires
romains. Tout cela estoit si beau qu’on ne sçavoit que plus admirer, ou
les armes ou la curiosité du personnage qui les avoit là mises.

« Et pour plus orner le tout il y avoit un cabinet à part remply de

'I. Inventaire publié par M. Le Roux de Lincy.

2. Die K. K. Ambrciser Sammlung. Wien, 1855. Dr E. Frech von Sacken.

3. « Je veux de mesme qu’aucunes de mes plus belles armes demeurent aussy en un
cabinet de Richemont, et y soient en mesme garde, comme mes espées, et sur-tout une
argentée, queM. de Guvse, mort et massacré dernièrement, me donna au siège de La
Rochelle, me defférant cest honneur de dire qu’elle m’estoit bien deue pour sçavoir bien
faire valoir^ et telles armes, ainsy qu’il avoit veu. II y a aussy d’autres et longues espai-
gnolles, toutes de combat et bonnes, et esprouvées. Plus deux harquebuses de mesche,
que j’ay fort avmées et portées en guerre, etfaict valloir.Plus mes armes complettes, tant
de la curiasse, brassard, saliade et cuissot, que le seigneur Contanho me garde en sa cham-
bre de Brantôme. Plus une rondelle couverte de velour noir à preuve, que feu M. le
prince de Condé me donna au siège de La Rochelle.. » — « Je veux aussi qu’on me
garde avecques les susdictes armes un chapeau de fer, couvert d’un feutre noir, avec-
ques un cordon d’argent, que je portois à pied aux sièges de places, où je me suis
trouvé assez. Et s’il est possible, appendre toutes les susdictes armes dans ma chapelle
de Richemont, je le voudrois fort, ainsy qu’on le faisoit jadis aux anciens chevalliers:
la mémoire en seroit beaucoup plus honnorable. » — (Testament de Pierre de Bour-
deille, seigneur de Brantôme), éd. Buchon, t. II, p. 502.
 
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