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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 22.1867

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Nr. 2
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Lefort, Paul: Essai d'un catalogue raisonné de l'œuvre gravé et lithographié de Francisco Goya, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19883#0215

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20k GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

19. N° 19 de la série. — Todos caeran. (Tous tomberont.)

Deux jeunes femmes déplument et embrochent un poulet à tête d’homme. Une
vieille, qui paraît ravie de cette action, lève les yeux au ciel en joignant les
mains. Sur un arbre, au-dessus de ce groupe, est perchée une poule à tête de
femme, les pattes posées sur une sorte de boule, autour de laquelle voltigent
empressés d’autres oiseaux à tètes d’hommes, chamarrés de divers costumes :
habits de ville, frocs de moines, uniformes.

. Dim.: haut., 185 mill.; larg., 129 mill.

M. de G. : Et que l’on n’objecte pas à ceux qui vont tomber l’exemple de ceux
qui sont tombés déjà... Tl n’v a pas de remède... ; tous en passeront par là 1.

20. N° 20 de la série. — Ya van desplumados. (Les voilà déplumés.)

Deux jeunes femmes, que deux vieux moines semblent encourager, chassent à
grands coups de balai trois oiseaux à tête humaine, et entièrement déplumés.
Au-dessus de ce groupe, deux oiseaux accouplés s’envolent.

Dim.: haut., 194 mill.; larg., 129 mill.

M. de G. : Et puisqu’ils sont déplumés, qu’ils s’en aillent;... d’autres vont
venir.

21. N° 21 de la série. — Quai la descanonan! (Gomme ils la déclii-
quètent !)

Trois hommes de loi ont saisi un oiseau à tête de jeune femme: ils le déplu-
ment et lui arrachent les ailes.

Dim.: haut., 180 mill.; larg., 124 mill.

M. de G. : Et les poulettes aussi rencontrent des milans qui les déplument, et
c’est pour cela que Ton a coutume de dire : A trompeur, trompeur et demi.

22. N° 22 de la série. — Pobrecitas ! (Pauvres petites!)

Deux femmes, complètement enveloppées de leurs mantilles, marchent devant
deux hommes de mine et de tournure patibulaires, qui les conduisent en prison.

Dim. : haut., 180 mill.; larg., 126 mill.

M. de G. : Qu’on les envoie plutôt coudre, celles-là, dont la vie est si décousue.
Qu’on les enferme... elles ont bien assez circulé comme cela... seulettes2.

1. Sur le sens que les contemporains de Goya donnaient à cette pièce, ainsi qu’à la suivante, voir la note
de la page 200, empruntée à un manuscrit du temps.

M. G. Brunet, dans l’étude qu’il a consacrée aux Caprices, se refuse à croire que la reine Marie-I.ouiso
ait pu être ici l’objet de l’allusion de Goya, parce que, dit-il, elle n’était ni jeune ni belle. Ce n’est point
affaire à nous de discuter si cette princesse eut des amants et si l’élévation du prince de la Paix, simple
garde royal la veille, et ministre tout-puissant le lendemain, fut due ou non à ses relations amoureuses avec
Marie-Louise; mais nous renverrons M. Brunet, s’il désire s’enquérir de ce qu'on pensait et disait alors sur
la cour et ses mœurs, aussi bien parmi les nombreux partisans de l'infant, qui fut plus tard Ferdinand vu,
que parmi les ennemis, plus nombreux encore, de Manuel Godoy et de la reine, au curieux livre publié par
le père Salomon, moine augustin, sous le titre de : Resumen historico de la revolucion de Espana. Cadix, 1812,
imprenta Real, et à un grand nombre d’autres écrits, mémoires, libelles, etc., parus avant et après cette
même époque. Tout en exagérant probablement, ou même en faussant complètement les faits que l’on repro-
chait à Marie-Louise, ces documents doivent être consultés. Ils sont pleins de données précieuses sur l’état des
esprits au moment même où Goya, qui se faisait l’écho de l’opinion, gravait la série des Caprices.

2. Nous renvoyons, pour le sens à donner à cette planche, à la note de la page 196.
 
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