Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (22.1867)

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

lui les Zincke, les Charles Boit, les Rouquet et tous les autres émules ou
copistes des Petitot. Elle est surtout remarquable par l’intensité du
coloris ; et cette qualité spéciale (ou ce défaut si l’on veut) semble devoir
faire attribuer à la même main d’autres portraits où la même chaleur
de ton se retrouve, tels que ceux du duc de Berry, frère du duc d’An-
jou 1, du czar Pierre le Grand et du marquis de Barbezieux 2.

Petitot le fds, de retour à Paris en 1(382, comme on l’a vu plus haut,
resta seul dans l’atelier de son père lorsque celui eut été chassé, en 1686,
par la révocation de l’Edit de Nantes. Il avait déjà obtenu du gouverne-
ment de Genève, en 1684, la survivance des fonctions de son beau-père
Jacques Bordier, qui avait été près de vingt ans l’agent de la République
à Paris, et il poursuivit en même temps les travaux d’art de la maison 3.
Les portraits des deux petits-fils du grand roi prouvent que de son père
et de son beau-père les bienveillances de la cour s’étendirent jusqu’à lui.
Elles ne suffirent cependant pas à le fixer. En 1695, il reprit le chemin de
Londres. On ne sait absolument rien sur ses dernières années. Sir Horace
Walpole, dans ses Anecdotes of painting, nous apprend seulement que
sa famille passa de Londres à Dublin, à l’exception d’un de ses fils qui
devint major général dans l’armée britannique, et qui mourut à l’âge de
soixante ans (le 19 juillet 1764), dans une petite ville du Yorkshire.

HENRI BORDIER.

4. Kensingt.-Mus. 4 865, n° 855, appartenant à M. J. Jones.

2. N°s 6 et 4 4 des émaux du Louvre.

3. Dans les « Adresses de Paris » par du Pradel, il est indiqué en 4 694 comme
demeurant dans la rue de l’Université.