Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (2.Pér. 1.1869)

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

doctrines, pourvu qu’il eût pour écolières les grandes et vertueuses
dames dont il s’est fait l’inimitable historien.

Les malheurs de Marie, que le plus grave et le plus complet de ses
historiens, M. Mignet, a parfaitement expliqués et mis sur le compte de
ses fautes et de ses déportements, ne lui en ont pas moins conquis une
sorte d’auréole légendaire. Des aventures de guerre et d’amour, des
complots politiques, l’assassinat, la prison, l’échafaud, tout cela, réuni

COFFRET DK MARIE STUART.

(Collection de M. Luzarche.)

à tant d'attraits, de grâces et de hautes manières, a rendu populaire le
nom de Marie Stuart, et de nos jours, où dans les cours d’origine démo-
cratique et révolutionnaire on se pique d’imiter les mœurs du xvr siècle,
la reine d’Écosse est proposée comme modèle aux demoiselles et passe
pour une sainte dans les couvents chargés de l’éducation des bourgeoises
du second Empire.

Moins louée, Marie Stuart eût été moins discutée, et c’est évidem-
ment à cet engouement pour ses vertus imaginaires que nous devons
l’histoire vraie de cette pauvre reine, qui, pour avoir plus mal fini, ne