GONZALÈS COQUES ET LES RYCKAERT.
a
1661 et non pas en 1677, comme l’a imprimé Immerzeel, comme d’autres
l’ont répété d’après lui. Le Cabinet d'or, imprimé en 1661, se termine
par une lamentation funèbre sur Daniel Zeghers, Jean Fyt et David Ryc-
kaert, morts pendant l’impression de l'ouvrage. L’approbation qui ter-
mine le volume porte la date du 18 février 1662. D’une autre part, les
archives de Saint-Luc mentionnent entre le 18 septembre 1661 et le
18 septembre 1662 le payement de la taxe qui était due à la confrérie,
après le décès de chaque membre, par la famille du défunt. David Ryc-
kaert mourut donc à la fin de l’année 1661, ou au commencement de
1662, puisque l’auteur du Cabinet d'or, après avoir parlé de lui comme
d’un peintre vivant *, ne put constater son décès qu’en terminant le
livre. Né le 2 décembre 1612, il avait /|9 ans, à quelques jours près, soit
en plus, soit en moins.
Aussi ne peut-on s’empêcher de sourire, et même de rire tout à fait,
quand on lit la remarque suivante de l’historien Descamps : « On ne sait
ce qui put le porter, vers l’âge de 50 ans, à changer sa manière de
composer; il n’a presque plus fait depuis que des sujets de diablerie et
dégoûtants ; il a répété plusieurs fois la Tentation de saint Antoine : ces
morceaux sont d’une imagination peut-être un peu fiévreuse. On ne sait
comment il a pu se plaire à terminer ces monstres horribles ; ses tableaux
de ce genre sont aussi recherchés que ses autres ouvrages. »
David Ryckaert a peint des sujets très-variés; mais ce qu’on trouve
le plus fréquemment, ce sont des tableaux de genre et des scènes fami-
lières. Ainsi, à Lille, on voit un marchand de moules, qui vient d’arrêter
sa brouette devant un riche hôtel; pendant qu’il s’occupe à remplir le
seau que tient une femme, un bûcheron lui présente une moule ouverte,
de jeunes enfants lui en dérobent quelques-unes, dont ils se régalent.
Dans le fond, un cavalier salue galamment une dame placée à un balcon.
Les figures sont bien étudiées, minutieusement peintes : ce sont des
personnages trapus, de vrais Brabançons. A la tranquillité de l’œuvre,
on dirait une peinture hollandaise plutôt que flamande. Le coloris a
une vigueur peu ordinaire.
Le musée de Dresde renferme deux concerts d’ivrognes dans un
cabaret. Le premier est une excellente charge, d’une belle couleur,
ayant un air de vérité'qui excite et captive l’intérêt. Après avoir bien
choisi ses types, l’auteur les a ingénieusement groupés 1 2. L’autre toile
vaut mieux encore. Les figures des paysans qui braillent sont plus drôles,
1. De la page 308 à la page 312.
2. N° 840.
n
2,! PÉRIODE.
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1661 et non pas en 1677, comme l’a imprimé Immerzeel, comme d’autres
l’ont répété d’après lui. Le Cabinet d'or, imprimé en 1661, se termine
par une lamentation funèbre sur Daniel Zeghers, Jean Fyt et David Ryc-
kaert, morts pendant l’impression de l'ouvrage. L’approbation qui ter-
mine le volume porte la date du 18 février 1662. D’une autre part, les
archives de Saint-Luc mentionnent entre le 18 septembre 1661 et le
18 septembre 1662 le payement de la taxe qui était due à la confrérie,
après le décès de chaque membre, par la famille du défunt. David Ryc-
kaert mourut donc à la fin de l’année 1661, ou au commencement de
1662, puisque l’auteur du Cabinet d'or, après avoir parlé de lui comme
d’un peintre vivant *, ne put constater son décès qu’en terminant le
livre. Né le 2 décembre 1612, il avait /|9 ans, à quelques jours près, soit
en plus, soit en moins.
Aussi ne peut-on s’empêcher de sourire, et même de rire tout à fait,
quand on lit la remarque suivante de l’historien Descamps : « On ne sait
ce qui put le porter, vers l’âge de 50 ans, à changer sa manière de
composer; il n’a presque plus fait depuis que des sujets de diablerie et
dégoûtants ; il a répété plusieurs fois la Tentation de saint Antoine : ces
morceaux sont d’une imagination peut-être un peu fiévreuse. On ne sait
comment il a pu se plaire à terminer ces monstres horribles ; ses tableaux
de ce genre sont aussi recherchés que ses autres ouvrages. »
David Ryckaert a peint des sujets très-variés; mais ce qu’on trouve
le plus fréquemment, ce sont des tableaux de genre et des scènes fami-
lières. Ainsi, à Lille, on voit un marchand de moules, qui vient d’arrêter
sa brouette devant un riche hôtel; pendant qu’il s’occupe à remplir le
seau que tient une femme, un bûcheron lui présente une moule ouverte,
de jeunes enfants lui en dérobent quelques-unes, dont ils se régalent.
Dans le fond, un cavalier salue galamment une dame placée à un balcon.
Les figures sont bien étudiées, minutieusement peintes : ce sont des
personnages trapus, de vrais Brabançons. A la tranquillité de l’œuvre,
on dirait une peinture hollandaise plutôt que flamande. Le coloris a
une vigueur peu ordinaire.
Le musée de Dresde renferme deux concerts d’ivrognes dans un
cabaret. Le premier est une excellente charge, d’une belle couleur,
ayant un air de vérité'qui excite et captive l’intérêt. Après avoir bien
choisi ses types, l’auteur les a ingénieusement groupés 1 2. L’autre toile
vaut mieux encore. Les figures des paysans qui braillent sont plus drôles,
1. De la page 308 à la page 312.
2. N° 840.
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2,! PÉRIODE.
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