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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 2.1869

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Nr. 1
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Burty, Philippe: Exposition de la Royal Academy, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.21405#0067

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60

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

pudique. Telle n’est point l’expression du visage de la svelte personne
qu’un jeune Florentin a embarquée dans son canot et qui semble assez
maussadement gênée par le tête-à-tête. M. Calderon, qui a enlevé cette
grande vignette d’un pinceau habile et rapide, nous livrera peut-être l’an
prochain le secret de cette comédie en costume du xve siècle. — Miss
Starr est une jeune dame qui a obtenu l’an dernier le prix de figure à
l’Académie. C’est à peu près l’analogue de notre prix de Rome. Elle rend
les intérieurs avec une crânerie qu’on n’est point habitué à rencontrer
chez une femme. — M. Pettie et M. Yeames ne sont point en progrès.
M. Orchardson applique toujours aussi habilement ces touches jaune-
citron et vert-de-gris, qui ravirent le jury de 1867. Sauf un dessin
étriqué et une perspective mal équilibrée, son Antichambre d’un grand
seigneur est plaisante : le poète y repasse son sonnet, l’orfévre caresse sa
statuette, le médecin mire sa fiole, le musicien accorde sa viole, le moine
murmure des oremus, le spadassin frise sa moustache, le solliciteur com-
pose sa physionomie... Mais le juif, qui prête à gages, est le premier
introduit. — M. Prinsep se laisse aller à une exécution trop rude. Avec
quelques caresses de pinceau de plus, sa Sieste antique eût été excellente.
— M. Nicol, dans Dispute pour un lopin de terre, continue, et non sans
talent d’ailleurs, mais sans accent ressenti, la manière de composer et
de peindre de M. Knauss et de quelques-uns de nos peintres parisiens.

Mes lecteurs ont sous les yeux le plan des nouveaux bâtiments
qu’occupe depuis peu l’Académie. Cette exposition étant la cent-unième,
M. Ilorsley, le peintre de scènes de genre si adroitement combinées, avait
proposé de célébrer ce jubilé par une exhibition des meilleurs morceaux
de l’œuvre de tous les anciens académiciens. Il est regrettable qu’on n’ait
pas donné suite à la pensée de cet artiste. On aurait pu suivre aisément
les diverses phases traversées par l’art anglais.

L’architecte et le décorateur méritent les plus grands éloges. On ne
pénètre encore que par un passage provisoire donnant sur Piccadilly.
Plus tard il y aura sans doute une façade. Un escalier fort simple amène
à un vaste vestibule d’où le promeneur a le choix pour entrer soit
dans la salle 1, où commencent les numéros du catalogue, soit dans
la salle 10, ou ils finissent, soit dans la salle centrale, réservée à la sculp-
ture, qui doit recevoir la lumière par en haut. Delà il peut pénétrer dans
la sculpture gallery où sont disposés les bustes, les statuettes, les groupes
qui réclament un éclairage de A5 degrés. Notons en passant que la sculp-
ture est toujours le côté faible de l’art anglais. Pour ne froisser aucune
susceptibilité, je ne citerai qu’un sculpteur d’animaux, M. Boelnn, dont
la force correspond à peu près à celle de M. Mène.
 
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