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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 2.1869

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Nr. 3
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Michiels, Alfred: Génie de David Teniers
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https://doi.org/10.11588/diglit.21405#0248

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GÉNIE DE DAVID TEN IER S.

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tare et de sculpture, lui avait donné un local, des statuts définitifs et
octroyé quatre mille livres de revenu. Ces hautes faveurs excitèrent
l’ambition du peintre flamand. Comme la paix était faite et que la Bel-
gique respirait enfin après une longue suite de malheurs, David résolut
de mettre à profit l’amitié du marquis de Caracena, nommé gouverneur
des Flandres après le départ de don Juan d’Autriche. Il adressa donc à
Philippe IV une requête pour que le roi d’Espagne prît la ghilde sous sa
protection et lui accordât certaines lettres de franchise qu’elle pût
revendre. La lettre patente du prince, conservée dans les archives d’An-
vers, fera connaître le but de cette dernière demande. Voici l’acte, que
nous copions textuellement, car il est écrit en français :

Sur la remontrance faite à Sa Majesté de la part de David Teniers et consorts, doyens
et anciens de la confrérie de Saint-Luc en la ville d’Anvers, contenant que pour cul-
tiver et maintenir les sciences de peinture, statuaire et perspective, et l’imprimerie des
livres, ils auraient dessein d'ériger une académie en ladite ville, semblable à celle de
Home et de Paris, mais que ce dessein ne pourrait s’effectuer sans encourir des frais
à ce nécessaires, dont les remontrants sont dépourvus, ils ont très-humblement sup-
plié Sa Majesté qu’à l’exemple des six confréries des guides de ladite ville, son bon
plaisir soit de leur accorder de pouvoir affranchir certain nombre de personnes des
charges ordinaires bourgeoises. Sa Majesté, ce que dessus considéré et sur les avis du
lieutenant-gouverneur et capitaine-général des Pays-Bas et Bourgogne, ouïs préalable-
ment ceux du Conseil privé et du magistral d’Anvers, inclinant favorablement à ladile
érection, a permis et permet par cette, aux suppliants, d’établir ladite académie au dit
Anvers, avec autorisation d’affranchir par provision huit personnes des charges ordi-
naires bourgeoises, pour trouver un secours aux frais qui seront nécessaires, à condi-
tion néanmoins que chacune desdites huit personnes sera tenue de desservir la charge
d’aumônier et aussi celle de quartier-maître (wyckmeester), quant ils seront à ce
choisis, ordonnant Sa Majesté à tous ceux qu’il appartiendra de se régler selon ce.

Fait à Madrid sous le nom et cachet secret de Sa Majesté, le 6 juillet lG(j:L

Par ordonnance de Sa Majesté :
Jean Vecquer. •

Signé : Philippe.

Ces exemptions de charges, que l’on vendait, représentaient assez
bien, comme on voit, les indulgences du Saint-Père. On s’affranchissait
des devoirs civils, ou des règles morales, pour une somme d’argent.
C’était commode et peu honnête.

L’institution nouvelle ne changea pas tout à coup les habitudes des
peintres. Jusqu’en 1693, les registres de la compagnie mentionnent,
avec le nom de chaque artiste, le nom de ses élèves particuliers. 11
est donc probable que les différents maîtres tenaient école dans leurs
demeures. Dès l’année 1663 cependant, l’Académie avait obtenu des
 
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