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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 2.1869

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Nr. 4
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Müntz, Eugène: Exposition internationale de Munich
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https://doi.org/10.11588/diglit.21405#0316

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304

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Mais tous ces défauts ou avantages ne sont qu’extrinsèques. Il est
temps d’entrer au cœur même de l’Exposition et de chercher à dérober
un sens à la réunion, — en partie fortuite, ne l’oublions pas, — de ces
3,386 œuvres. Un fait nous frappera avant tout, et s’imposera au visi-
teur, de quelque pays qu’il soit : le triomphe de la peinture française.
Nous proclamons sa supériorité, comme nous proclamerions à l’occasion
celle de l’art allemand, et non par vanité nationale. En appréciant ou en
admirant les Achenbach, ïïeilbuth, Ilittorlf, Lehmann, Knaus, Schreyer,
Vautier, et vingt autres, nous ne nous sommes jamais inquiétés de sa-
voir s’ils étaient Français ou Allemands; ou bien avons-nous jamais rougi
d’aller apprendre les méthodes de la philologie et de l’histoire à Bonn,
à Berlin ou à Gœttingue?- Aujourd’hui toute susceptibilité de ce genre
serait ridicule ; et si, en face de l’hospitalité que l’Allemagne vient d’offrir
à nos artistes, nous décernons le prix à la peinture française, c’est que
l’Allemagne elle-même avait depuis longtemps reconnu nos droits à ce
prix : elle nous a donné cet ouvrage considérable qu’aucun Français n’a
songé à écrire et qu’aucun Français n’aurait écrit avec autant d’amour,
Y Histoire de la Peinture française depuis 11S9. Elle a souhaité ardem-
ment que l’imitation française devienne plus générale, et plus d’un cri-
tique déclare que d’ici à six mois la couleur aura repris son empire en
Allemagne, grâce à l’influence exercée à l’Exposition internationale de
1869 par l’école de Paris. Meissonier, Th. Rousseau, Courbet, etc., avaient
depuis longtemps de nombreux élèves en Allemagne; le gros de l’armée
française avance à son tour et va terminer la conquête. La masse des
artistes distingués et des travailleurs habiles dont il se compose est si
formidable à cette Exposition, la moyenne est tellement supérieure à celle
de nos voisins, que sa pression sera complète et irrésistible et qu’elle
transformera le goût du public allemand et les tendances des peintres.
Elle imposera aux derniers une étude plus approfondie du métier, et non,
comme on pourrait le craindre, une imitation servile de la France. Ces
procédés matériels, dont notre école est en ce moment dépositaire, mais
qui sont le patrimoine de toutes les nations, elle les leur enseignera,
pour que, après avoir rivalisé avec tous les peuples par la grandeur et la
puissance de la pensée, ils puissent aussi rivaliser avec eux par la per-
fection de la forme.

C’est là le trait dominant de l’Exposition et son importance capitale.
Pour le reste, rien de nouveau. La peinture d’histoire est d’une pauvreté
déplorable, mais cela n’étonne personne; la complainte est vieille, et l’on
est plutôt tenté d’accuser les artistes qui méconnaissent les conditions de
l’art moderne que le siècle qui proscrit le grand art. La Bataille de
 
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