DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:Grangedor, J.: Exposition de l'Union Centrale des Beaux-Arts Appliqués à l'Industrie, [2], Les écoles de dessin
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
sont vraiment les plus défectueuses. De plus, malgré l’excellente dispo-
sition matérielle des cadres bien remplis et l’extrême recherche de
l’exécution crayonnée dans un grand nombre de morceaux, il règne dans
ces travaux une sorte d’uniformité silencieuse et d’élégante monotonie,
due à l’emploi presque constant d’une certaine manière de dessiner le
relief, légère jusqu’à l’inconsistance, et qui, en amoindrissant la valeur
vraie des ombres, ne met pas pour cela davantage en évidence le carac-
tère et la vertu des beaux contours. Ce faire distingué , affadi, qui con-
siste à effleurer le papier avec l’estompe ou le crayon et à en caresser
adroitement l’épiderme en supprimant les éclats et les vigueurs, est peut-
être dû à l’influence et aux goûts particuliers de ceux qui contrôlent de
haut cet enseignement; mais pour des écoles destinées aux classes labo-
rieuses, ces affectations de manière sont tout à fait déplacées.
Faisons cependant une exception en faveur des écoles dirigées, l’une
par M. Àumont, où nous avons vu plusieurs bas-reliefs traduits avec une
rare vigueur, et l’autre par M. Trouvé, qui nous présente sans charlata-
nisme de mise en scène les résultats moyens d’un véritable enseignement
pour l’art décoratif dont il a été, dans le quartier Saint-Antoine, l’un des
plus anciens et des plus zélés promoteurs.
L’ensemble des productions envoyées par nos écoles des départements
est notoirement inférieur, comme tendances et comme goût, à ce qui se
fait d’analogue à Paris; cela ne peut être autrement; néanmoins, pour le
détail, les directeurs et inspecteurs de l’enseignement parisien trouveront
dans cette exposition restreinte de la province de bons exemples à suivre
et d’utiles renseignements à noter. Les études auxiliaires de la perspec-
tive, par exemple, et du tracé architectural, sont parfaitement bien
conduites aux écoles de la ville de Rennes, qui a d’ailleurs envoyé pour
les concours de dessin pittoresque des morceaux attestant la conscience
dans le travail et le vif sentiment du caractère des modèles désignés.
L’exposition des écoles professionnelles et gratuites de la ville de
Douai atteste un remarquable développement simultané des études pure-
ment techniques, ainsi que des travaux d’art à tous les degrés. Le des-
sin de la figure, de l’ornement, de la végétation comprise au point de
vue décoratif, le modelage en terre, la sculpture sur bois, pierre ou
marbre d’après des types variés et bien choisis, s’offrent à nous dans
cette exposition logiquement ordonnée , avec un caractère frappant
d’ordre et de sincérité. Ajoutons que les relevés d’architecture indus-
trielle, accompagnés des carnets de croquis pris sur place par les élèves,
et même les pièces de construction, charpente, menuiserie, mécanique,
exécutées dans les ateliers professionnels, se ressentent évidemment de
J
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
sont vraiment les plus défectueuses. De plus, malgré l’excellente dispo-
sition matérielle des cadres bien remplis et l’extrême recherche de
l’exécution crayonnée dans un grand nombre de morceaux, il règne dans
ces travaux une sorte d’uniformité silencieuse et d’élégante monotonie,
due à l’emploi presque constant d’une certaine manière de dessiner le
relief, légère jusqu’à l’inconsistance, et qui, en amoindrissant la valeur
vraie des ombres, ne met pas pour cela davantage en évidence le carac-
tère et la vertu des beaux contours. Ce faire distingué , affadi, qui con-
siste à effleurer le papier avec l’estompe ou le crayon et à en caresser
adroitement l’épiderme en supprimant les éclats et les vigueurs, est peut-
être dû à l’influence et aux goûts particuliers de ceux qui contrôlent de
haut cet enseignement; mais pour des écoles destinées aux classes labo-
rieuses, ces affectations de manière sont tout à fait déplacées.
Faisons cependant une exception en faveur des écoles dirigées, l’une
par M. Àumont, où nous avons vu plusieurs bas-reliefs traduits avec une
rare vigueur, et l’autre par M. Trouvé, qui nous présente sans charlata-
nisme de mise en scène les résultats moyens d’un véritable enseignement
pour l’art décoratif dont il a été, dans le quartier Saint-Antoine, l’un des
plus anciens et des plus zélés promoteurs.
L’ensemble des productions envoyées par nos écoles des départements
est notoirement inférieur, comme tendances et comme goût, à ce qui se
fait d’analogue à Paris; cela ne peut être autrement; néanmoins, pour le
détail, les directeurs et inspecteurs de l’enseignement parisien trouveront
dans cette exposition restreinte de la province de bons exemples à suivre
et d’utiles renseignements à noter. Les études auxiliaires de la perspec-
tive, par exemple, et du tracé architectural, sont parfaitement bien
conduites aux écoles de la ville de Rennes, qui a d’ailleurs envoyé pour
les concours de dessin pittoresque des morceaux attestant la conscience
dans le travail et le vif sentiment du caractère des modèles désignés.
L’exposition des écoles professionnelles et gratuites de la ville de
Douai atteste un remarquable développement simultané des études pure-
ment techniques, ainsi que des travaux d’art à tous les degrés. Le des-
sin de la figure, de l’ornement, de la végétation comprise au point de
vue décoratif, le modelage en terre, la sculpture sur bois, pierre ou
marbre d’après des types variés et bien choisis, s’offrent à nous dans
cette exposition logiquement ordonnée , avec un caractère frappant
d’ordre et de sincérité. Ajoutons que les relevés d’architecture indus-
trielle, accompagnés des carnets de croquis pris sur place par les élèves,
et même les pièces de construction, charpente, menuiserie, mécanique,
exécutées dans les ateliers professionnels, se ressentent évidemment de
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