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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 2.1869

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Nr. 5
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Grangedor, J.: Exposition de l'Union Centrale des Beaux-Arts Appliqués à l'Industrie, [2], Les écoles de dessin
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https://doi.org/10.11588/diglit.21405#0451

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LES ÉCOLES DE DESSIN EN FRANCE.

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l’heureuse influence d’une excellente direction morale et philosophique;
ces études pratiques de science appliquée ont quelque chose de l’aisance
et du goût dont sont empreints, tout à côté, les nombreux dessins, mo-
delages et sculptures. On n’y voit plus cette discordance qui nous choque
dans beaucoup d’autres établissements, entre la perfection relative des
tracés mathématiques et l’insignifiance absolue des dessins pittoresques
et décoratifs. L’exposition de Douai n’est, du reste, que la mise en évi-
dence d’un plan d’études bien conçu, et d’après lequel un premier degré
d’instruction dans le dessin, compris d’une façon générale et haute, est
uniformément donné aux élèves, quelle que soit la spécialité des travaux
vers laquelle ils voudront se diriger plus tard. Au second degré, l’ensei-
gnement se spécialise, en ce sens que les divers portefeuilles de modèles
reproduisant l’aspect et le caractère des meilleures œuvres de la tradition
sont mis à la portée des élèves et leur permettent d’utiliser les études
générales qu’ils ont faites d’abord, en les appliquant à des recherches
particulières sur l’architecture civile, le dessin des étoffes, les meubles,
les ouvrages en métal, la décoration peinte, etc.

Nous avons été heureux de rencontrer dans ce plan d’études une
prescription qui concorde absolument avec l’un des vœux exprimés par
le récent Congrès des arts appliqués, à propos de l’enseignement du
dessin. Le programme de la ville de Douai indique que dans des écoles
« on ne s’en tient pas uniquement à la méthode d'imitation générale-
ment adoptée. » Il faut entendre par là ces reproductions littérales du
modèle, dont l’insuffisance a été si vivement démontrée dans ces dis-
cussions du Congrès, que nous avons la certitude de voir livrées bien-
tôt à la publicité. Les exercices de mémoire, la pratique des calques pour
savoir conserver des notes, l’habitucle d’en prendre sur des carnets de
croquis, les amplifications ou réductions à vue et par procédés pratiques,
sont recommandés, imposés même aux élèves; et la tenue des résultats
exposés, leur valeur moyenne, qui est incontestable, prouvent qu’un
enseignement du dessin ne peut que gagner à sortir enfin des voies
routinières où s’immobilisent et se glacent aussi bien l’intelligence de
l’élève que la bonne volonté du professeur.

Limoges a vu s’ouvrir, en janvier 1868, une école libre des beaux-
arts, bien jeune encore, mais qui vient à nous toute remplie d’une géné-
reuse chaleur. L’initiative privée, individuelle et collective, et le patro-
nage municipal, se sont heureusement associés, combinés, pour doter la
patrie des Léonard Limosin, des Pénicaud, des Reymond, des Courteys,
d’une institution d’art qui restât à la hauteur du souvenir de ces grands
noms, dont le rayonnement éclaire l’histoire de nos arts décoratifs. C’est
 
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