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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 2.1869

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Nr. 5
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Grangedor, J.: Exposition de l'Union Centrale des Beaux-Arts Appliqués à l'Industrie, [2], Les écoles de dessin
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https://doi.org/10.11588/diglit.21405#0452

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hho GAZETTE DES BEAUX-ARTS,

à la Société archéologique, et aussi à l’infatigable ardeur de M. Adrien
Dubouché, que la ville de Limoges doit la création de l’école qui constate
si bien, à cette exposition, l’existence d’un foyer d’art rallumé à nouveau
dans une de nos vieilles provinces, que nous voudrions voir toutes, cha-
cune à leur tour, reprendre et revendiquer l’honneur de faire revivre les
anciennes et glorieuses traditions des industries locales, éclairées et ré-
chauffées par un rayon de l’art. Ajoutons, et c’est un fait important à
noter, que l’école libre des beaux-arts de Limoges est greffée en quel-
que sorte sur une création antérieure et nouvelle aussi : celle d’un Musée
céramique d’étude et d’instruction. La municipalité a donné à la Société
archéologique un très-beau local et une petite subvention pour y établir
ce musée ; mais toutes les sympathies se sont bientôt groupées autour de
ce noyau primitif d’une institution mère de bien des progrès à venir; le
nombre et la valeur des dons ont augmenté rapidement les collections du
musée naissant, et alors, par cette force d’attraction que possède toute
idée juste, l’école’s’est fondée et vient se juxtaposer à ce centre d’in-
fluence et d’instruction qui, à peine éclos, se développait avec tant de
rapidité. Au rez-de-chaussée, dans le bâtiment donné par la ville, le mu-
sée céramique; au premier étage, l’école, et dans les ailes en retour, les
ateliers d’application et le moufle nécessaire pour les essais et les tra-
vaux courants de la cuisson. L’esthétique de l’art décoratif et les procé-
dés les meilleurs de la technique pure sont donc ainsi en présence, sous
la main des élèves qui fréquentent les ateliers de l’école. Nous retrou-
vons avec un vif plaisir à l’Exposition les mêmes signatures sous d’excel-
lentes études d’après l’antique avec les dessins de grands maîtres, et sur
des essais de décoration de porcelaines, émaux et faïences. L’application
marche ainsi de front avec le travail abstrait et théorique; l’école, il faut
le dire, en est encore, quant à la pratique, à ses débuts et à des pro-
messes; mais ce qu'il est notoirement facile d’y constater, c’est non-
seulement un choix judicieux de motifs pour les études, une exécution
des travaux libre, abondante et variée; mais c’est avant tout un senti-
ment de respect pour l’art et un entraînement vers les choses hautes et
belles, qui assurent le succès à venir et l’influence utile de l’école, et
qui, pour les hommes dont la sollicitude et l’ardeur ont réussi à la
fonder, à lui rallier tant de sympathies, constituent dès à présent la plus
noble et la mieux méritée des récompenses.

J. GRANGEDOR.
 
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