Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 2.1869

DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:
Burty, Philippe: Sainte-Beuve: critique d'art
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.21405#0478

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
SAINTE-BEUVE, CRITIQUE D’ART.

465

peu étourdis du bruit des armes d’Achille, et effrayés du sang noir qui
sillonne les membres des héros troyens. Dans les lettres françaises,
Racine et Lamartine avaient ses plus complètes admirations. Ainsi, dans
l’œuvre d’Eugène Delacroix, sans doute il eut été choqué de l’emporte-
ment du dessin, du flamboiement de la couleur. M. Sainte-Beuve n’ai-
mait rien de ce qui est excessif dans le sentiment ou dans le procédé.
On sait qu’il s’est tenu à distance du plus grand de nos poètes lyriques,
Victor Hugo, du plus émouvant de nos historiens, Michelet, du plus
accentué de nos romanciers, Balzac. Or, nos époques sont faites pour
accepter ceux qui les violentent. Le temps des calmes études est passé
avec les formes de société qui leur assuraient le repos. M. Sainte-Beuve
marque bien la séparation des deux mondes. 11 avait la parfaite com-
préhension des choses bien ordonnées du passé, il s’intéressait aux
efforts des nouveaux venus; mais il se récusait devant l’héroïque et
confus effort des personnalités qui tranchent sur leur époque et forcent
l’admiration.

PHILIPPE BURTY.

II. — 2e PIÏKIODE

59
 
Annotationen