LE SALON DE 18751
1Y.
Après ces tableaux, plus importants
ou plus marquants, il y en a encore un
certain nombre qui rentrent clans ce
qu'on peut appeler les tableaux ou les figures d'étude et de fantaisie.
Le sujet à'Abel n'a pas manqué de peintres cette année. M. Bellan-
ger en a fait une bonne étude d'homme nu courbé à terre. Le tableau de
M. Uïmann est une composition d'après une bien belle légende arabe,
dans laquelle, pour fuir le remords, le meurtrier emporte toujours plus
loin le cadavre de sa victime; mais bientôt, épuisé de fatigue et d'an-
goisse, il tombe, impuissant à éloigner les oiseaux de proie acharnés à
sa poursuite. M. Bonnat avait débuté en 1861 par un remarquable et
curieux tableaux où, s'inspirant des lignes souples et des élégances
ambrées de l'École milanaise, il avait représenté Adam et Eve symé-
triquement debout aux côtés du cadavre de leur enfant. On voit qu'il
n'est pas de sujet, si rebattu qu'il paraisse, qui ne puisse être toujours
repris et renouvelé.
M. Lehoux n'a peut-être pas tenu les promesses de son Saint Laurent
du dernier Salon. C'était un tableau; le Samson n'est qu'une grande
1. Voir Gazelle des Beaux-Arts, 2" période, t. XI, p. 489.
1Y.
Après ces tableaux, plus importants
ou plus marquants, il y en a encore un
certain nombre qui rentrent clans ce
qu'on peut appeler les tableaux ou les figures d'étude et de fantaisie.
Le sujet à'Abel n'a pas manqué de peintres cette année. M. Bellan-
ger en a fait une bonne étude d'homme nu courbé à terre. Le tableau de
M. Uïmann est une composition d'après une bien belle légende arabe,
dans laquelle, pour fuir le remords, le meurtrier emporte toujours plus
loin le cadavre de sa victime; mais bientôt, épuisé de fatigue et d'an-
goisse, il tombe, impuissant à éloigner les oiseaux de proie acharnés à
sa poursuite. M. Bonnat avait débuté en 1861 par un remarquable et
curieux tableaux où, s'inspirant des lignes souples et des élégances
ambrées de l'École milanaise, il avait représenté Adam et Eve symé-
triquement debout aux côtés du cadavre de leur enfant. On voit qu'il
n'est pas de sujet, si rebattu qu'il paraisse, qui ne puisse être toujours
repris et renouvelé.
M. Lehoux n'a peut-être pas tenu les promesses de son Saint Laurent
du dernier Salon. C'était un tableau; le Samson n'est qu'une grande
1. Voir Gazelle des Beaux-Arts, 2" période, t. XI, p. 489.