LA FAMILLE DES JUSTE1
V. — En 1510, maître Antoine de Juste, imagier, reçoit quarante-deux
livres tournois pour avoir fait une biche de cire ordonnée par Louis XII
pour être mise et assise au bout de la galerie du grand jardin du châ-
teau de Blois et l'avoir étoffée et peinte des couleurs nécessaires2.
M. de la Saussaye [Histoire du château de Blois, 1862, in-12,
p. 42-3) nous apprend que la Galerie des Cerfs passait sur un pont au-
dessus des jardins bas et rejoignait les terrasses du jardin haut en sortant
du pavillon septentrional du bâtiment de Gaston; mais, comme Louis XII
et Anne de Bretagne affectionnaient surtout les jardins bas, la biche de
cire était peut-être de leur temps clans une autre galerie. De plus cette
biche de Just, à moins qu'on ne l'eût déjà renouvelée, ne serait-elle pas
celle dont parle André Félibien dans les « Mémoires inédits pour servir à
l'histoire des maisons royales des bords de la Loire », que j'ai imprimés
en 1874 pour la Société de l'histoire de l'art français?
« Il n'y a pas plus de vingt ans (l'ouvrage est de 1681) qu'on voyoit,
à l'entrée du jardin et proche la porte, une figure de terre cuite, repré-
sentant une biche, grande comme nature et ramée comme un cerf.
Louis XII l'avoit fait faire, dit-on, pour conserver la mémoire d'une
biche qu'on avoit trouvée en chassant clans la forêt de Blois. On avoit mis
sur la tête de cette figure le même bois que la biche portoit. Il n'en reste
'1. Voir Gazelle des Beaux-Arts, t. XII, 2e période, p. 385.
2. Laborde, Glossaire des émaux du Louvre, p. 215, verbo Cire, citation F.
V. — En 1510, maître Antoine de Juste, imagier, reçoit quarante-deux
livres tournois pour avoir fait une biche de cire ordonnée par Louis XII
pour être mise et assise au bout de la galerie du grand jardin du châ-
teau de Blois et l'avoir étoffée et peinte des couleurs nécessaires2.
M. de la Saussaye [Histoire du château de Blois, 1862, in-12,
p. 42-3) nous apprend que la Galerie des Cerfs passait sur un pont au-
dessus des jardins bas et rejoignait les terrasses du jardin haut en sortant
du pavillon septentrional du bâtiment de Gaston; mais, comme Louis XII
et Anne de Bretagne affectionnaient surtout les jardins bas, la biche de
cire était peut-être de leur temps clans une autre galerie. De plus cette
biche de Just, à moins qu'on ne l'eût déjà renouvelée, ne serait-elle pas
celle dont parle André Félibien dans les « Mémoires inédits pour servir à
l'histoire des maisons royales des bords de la Loire », que j'ai imprimés
en 1874 pour la Société de l'histoire de l'art français?
« Il n'y a pas plus de vingt ans (l'ouvrage est de 1681) qu'on voyoit,
à l'entrée du jardin et proche la porte, une figure de terre cuite, repré-
sentant une biche, grande comme nature et ramée comme un cerf.
Louis XII l'avoit fait faire, dit-on, pour conserver la mémoire d'une
biche qu'on avoit trouvée en chassant clans la forêt de Blois. On avoit mis
sur la tête de cette figure le même bois que la biche portoit. Il n'en reste
'1. Voir Gazelle des Beaux-Arts, t. XII, 2e période, p. 385.
2. Laborde, Glossaire des émaux du Louvre, p. 215, verbo Cire, citation F.