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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 12.1875

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Nr. 5
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Darcel, Alfred: Albert Jacquemart
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https://doi.org/10.11588/diglit.21841#0494

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ALBERT JACQUEMART

Un de ceux qui urent pour la Gazette des Beaux-Arts des ouvriers de la première
heure, Albert Jacquemart, vient d'être inopinément enlevé à l'affection des siens et à
l'affectueuse estime de tous ceux qui furent ses collaborateurs.

C'est le quatrième qui disparaît du groupe compacte qui se dévoua à l'œuvre de
la Gazette. Le plus jeune, Léon Lagrange, est parti le premier; puis est venu Thoré;
après lui Émile Galichon, en qui elle se personnifia longtemps, et enfin Albert Jacque-
mart; sans parler de ceux qui en furent les auxiliaires intermittents, comme A. Tain-
turier et Jules de Goncourt.

Né à Paris en 1808, Albert Jacquemart entra d'abord à l'École des Beaux-Arts où
il obtint quelques succès. Son but cependant ne semble pas avoir été de devenir un
artiste, mais d'acquérir un talent nécessaire pour d'autres études. L'anatomie, en
effet, l'occupa bientôt, moins avec le scalpel qu'avec le crayon et le pinceau. Les
beaux dessins qu'il exécuta pour le laboratoire du docteur Bazin lui valurent la com-
mande, pour la Bibliothèque du Muséum, de nombreux vélins dont plusieurs furent
exposés aux Salons de 4 834 et de 1836.

Nous en avons vu plusieurs qui sont d'une exécution telle, que sans la signature
nous les eussions attribués à M. Jules Jacquemart. C'est la môme précision dans le
dessin, la même justesse dans le ton et le même sentiment de la matière.

Les critiques, dont l'esprit philosophique cherche dans les tendances et les aptitudes
des ascendants d'un écrivain ou d'un artiste les secrètes influences qui ont agi sur
son talent, lorsqu'ils voudront dans l'avenir découvrir celles qu'a subies l'éminent aqua-
fortiste que la Gazette des Beaux-Arts a révélé, n'auront pas à aller chercher bien
loin. Car si l'expression exacte de la nature intime des choses est la qualité maîtresse
de la pointe de M. Jules Jacquemart, c'est certainement à son père qu'il la doit. Il est
impossible, en effet, de ne pas tenir compte des vélins du peintre à l'aquarelle en
voyant les eaux-fortes du graveur.

Comme une logique latente, pour ainsi dire, mène tout ici-bas, l'étude extérieure
des choses conduisit la curiosité d'A. Jacquemart à celle de leur organisation; si bien
que la botanique, l'entomologie et la minéralogie l'occupèrent successivement.
 
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