LES FIGURINES DE TANAGRA
AU MUSÉE DU LOUVRE1
iv
La. vie masculine, M. Lùclers l'a déjà
remarqué, est beaucoup plus rarement figu-
rée sur les terres cuites de Tanagra que la
vie féminine. A peine si une sur dix repré-
sente le sexe fort. Ce dixième comprend
deux types différents, sur lesquels d'ail-
leurs l'artiste brode avec une fertilité d'ima-
gination prodigieuse.
Un des plus beaux exemples du premier
de ces types est la figurine dont la gravure
est placée en lettre en tête du précédent article. Un enfant, à peine
vêtu d'une courte chemise, est assis avec une aisance et une liberté
charmantes sur un autel carré. Il tient à la main une bourse en filet
dans laquelle semble être renfermée une balle ; auprès de lui est un
masque comique. Sa tête est ornée d'une couronne de fleurs et de
feuilles de lierre; l'expression du visage est naïve, souriante, quel-
que peu gamine. Parfois l'enfant est revêtu d'une chlamyde et assis
carrément sur l'autel : parfois, au lieu de la bourse, c'est le mas-
que qu'il tient à la main. Ailleurs, nous le trouvons assis sur un
rocher, appuyé contre un Priape; sa tête est quelquefois couverte du
chapeau. Dans une autre figurine du Louvre, il s'est débarrassé de
ses vêtements, si incommodes pour son âge; il se promène délibé-
rément tout nu, toujours orné de sa couronne et tenant à la main
4. Voir Gazette des Beaux-Arts, 2e période, t. XI, p. 297 et 551.
AU MUSÉE DU LOUVRE1
iv
La. vie masculine, M. Lùclers l'a déjà
remarqué, est beaucoup plus rarement figu-
rée sur les terres cuites de Tanagra que la
vie féminine. A peine si une sur dix repré-
sente le sexe fort. Ce dixième comprend
deux types différents, sur lesquels d'ail-
leurs l'artiste brode avec une fertilité d'ima-
gination prodigieuse.
Un des plus beaux exemples du premier
de ces types est la figurine dont la gravure
est placée en lettre en tête du précédent article. Un enfant, à peine
vêtu d'une courte chemise, est assis avec une aisance et une liberté
charmantes sur un autel carré. Il tient à la main une bourse en filet
dans laquelle semble être renfermée une balle ; auprès de lui est un
masque comique. Sa tête est ornée d'une couronne de fleurs et de
feuilles de lierre; l'expression du visage est naïve, souriante, quel-
que peu gamine. Parfois l'enfant est revêtu d'une chlamyde et assis
carrément sur l'autel : parfois, au lieu de la bourse, c'est le mas-
que qu'il tient à la main. Ailleurs, nous le trouvons assis sur un
rocher, appuyé contre un Priape; sa tête est quelquefois couverte du
chapeau. Dans une autre figurine du Louvre, il s'est débarrassé de
ses vêtements, si incommodes pour son âge; il se promène délibé-
rément tout nu, toujours orné de sa couronne et tenant à la main
4. Voir Gazette des Beaux-Arts, 2e période, t. XI, p. 297 et 551.