MURILLO ET SES ELEVES
uand Murillo eut terminé la décoration
du couvent des capucins de Séville, il
partit pour Cadix. Ce fut au commen-
cement de l'année 1680 qu'eut lieu ce
voyage. Murillo devait peindre, en exé-
cution d'une promesse faite depuis
longtemps aux capucins de cette ville,
un grand tableau d'autel, le Mariage
de sainte Catherine de Sienne et quel-
ques autres sujets moins importants. Une somme de neuf cents piastres
fortes, provenant d'un legs fait au couvent par un riche commerçant
nommé Juan Violato, Génois de nation et établi à Cadix, lui était allouée
pour ce travail. Murillo se mit tout de suite à l'œuvre et en quelques
semaines il avait déjà préparé et commencé de peindre le beau groupe de
la sainte recevant l'anneau des mystiques fiançailles des mains de l'en-
fant Jésus assis sur les genoux de sa mère, orsqu'une indisposition grave
ou peut-être une chute du haut de son échafaudage, car la tradition
n'est pas unanime sur ce point, vint le forcer à laisser son tableau
inachevé. Ce fut Menesès Osorio, son élève préféré, qui termina la Sainte
Catherine.
Murillo s'était,senti mortellement atteint. Il revint immédiatement à
Séville, où sa vie ne fut plus que langueurs et souffrances. Il habitait
alors sur la paroisse de Santa-Cruz, et chaque jour il allait dans cette
église méditer quelques heures devant le fameux tableau cle Pedro Cam-
pana, la Descente de Croix, pour lequel il avait une sorte cle culte.
« On s'explique — remarque M. A. de Latour — cette admiration dans
h. Voir Gazette des Beaux-Arts, 2e période, t. XI, p. 35, 176 et 310.
uand Murillo eut terminé la décoration
du couvent des capucins de Séville, il
partit pour Cadix. Ce fut au commen-
cement de l'année 1680 qu'eut lieu ce
voyage. Murillo devait peindre, en exé-
cution d'une promesse faite depuis
longtemps aux capucins de cette ville,
un grand tableau d'autel, le Mariage
de sainte Catherine de Sienne et quel-
ques autres sujets moins importants. Une somme de neuf cents piastres
fortes, provenant d'un legs fait au couvent par un riche commerçant
nommé Juan Violato, Génois de nation et établi à Cadix, lui était allouée
pour ce travail. Murillo se mit tout de suite à l'œuvre et en quelques
semaines il avait déjà préparé et commencé de peindre le beau groupe de
la sainte recevant l'anneau des mystiques fiançailles des mains de l'en-
fant Jésus assis sur les genoux de sa mère, orsqu'une indisposition grave
ou peut-être une chute du haut de son échafaudage, car la tradition
n'est pas unanime sur ce point, vint le forcer à laisser son tableau
inachevé. Ce fut Menesès Osorio, son élève préféré, qui termina la Sainte
Catherine.
Murillo s'était,senti mortellement atteint. Il revint immédiatement à
Séville, où sa vie ne fut plus que langueurs et souffrances. Il habitait
alors sur la paroisse de Santa-Cruz, et chaque jour il allait dans cette
église méditer quelques heures devant le fameux tableau cle Pedro Cam-
pana, la Descente de Croix, pour lequel il avait une sorte cle culte.
« On s'explique — remarque M. A. de Latour — cette admiration dans
h. Voir Gazette des Beaux-Arts, 2e période, t. XI, p. 35, 176 et 310.