HISTOIRE DES ÉVENTAILS
PAR M. S. BL ONDE L 1
L'histoire des éventails n'est plus à faire. Ce coin
du domaine delà curiosité était à peu près inexploré
quand M. S. Blonde! entreprit le travail que nous
présentons à nos lecteurs : on ne connaissait effecti-
vement que les deux monographies de MM. Edouard
Petit et Natalis Rondot ; la Gazette* avait effleuré la
question à diverses reprises, mais sans en envisager
les faces multiples.
Comme toutes les bonnes idées, celle-là s'est
trouvée mûre à point dans plusieurs cerveaux à la
fois. M. S. Blonde] nous dit dans la préface de son
livre que l'intention de l'écrire lui a été inspirée par
l'exposition d'éventails organisée au South Kensiug-
ton Muséum, en 1870 ; la môme cause a engendré le
même effet chez un autre Français de notre connais-
sance, habitant l'Angleterre, qui s'occupe depuis la
môme époque à réunir ses matériaux pour construire
le même édifice. Nous aurons certainement d'ici peu
une seconde Histoire des Éventails, et personne ne s'en plaindra, bien que là où
M. S. Blondel a passé il reste peu de chose à glaner, sauf l'image qui est inépui-
sable.
Le sujet est en lui-même bien plus gros d'intérêt qu'il ne semble au premier
abord; le « bijou léger » si souvent chanté par les poètes n'intéresse pas seulement
les curieux, les gens du monde, les antiquaires et les artistes; l'historien doit compter
avec lui. N'appartient-il pas à l'histoire l'éventail de Charlotte Corday, que Baudry
laisse tomber tout sanglant aux pieds de l'héroïne, dans son tableau de la mort de
Marat? Et l'éventail du dey d'Alger qui nous valut nos plus riches possessions
d'Afrique?
L'invention de l'éventail date de l'invention du soleil, de la chaleur, des mouches,
de la poussière et de tous les inconvénients qu'il engendre. Elle dut suivre de bien
près la création de la femme, et celle-ci ne tarda pas à faire de cette arme défensive
1. Un vol. orné de gravures. Paris, Renouard, 1875.
2. Voir : les Eventails à l'exposition de l'Union centrale ; Corporation des Eventaillistes, par Paul Mantz,
t. XX, 25, 29. Peinture d'éventail, V, 184, et XI, 157.
PAR M. S. BL ONDE L 1
L'histoire des éventails n'est plus à faire. Ce coin
du domaine delà curiosité était à peu près inexploré
quand M. S. Blonde! entreprit le travail que nous
présentons à nos lecteurs : on ne connaissait effecti-
vement que les deux monographies de MM. Edouard
Petit et Natalis Rondot ; la Gazette* avait effleuré la
question à diverses reprises, mais sans en envisager
les faces multiples.
Comme toutes les bonnes idées, celle-là s'est
trouvée mûre à point dans plusieurs cerveaux à la
fois. M. S. Blonde] nous dit dans la préface de son
livre que l'intention de l'écrire lui a été inspirée par
l'exposition d'éventails organisée au South Kensiug-
ton Muséum, en 1870 ; la môme cause a engendré le
même effet chez un autre Français de notre connais-
sance, habitant l'Angleterre, qui s'occupe depuis la
môme époque à réunir ses matériaux pour construire
le même édifice. Nous aurons certainement d'ici peu
une seconde Histoire des Éventails, et personne ne s'en plaindra, bien que là où
M. S. Blondel a passé il reste peu de chose à glaner, sauf l'image qui est inépui-
sable.
Le sujet est en lui-même bien plus gros d'intérêt qu'il ne semble au premier
abord; le « bijou léger » si souvent chanté par les poètes n'intéresse pas seulement
les curieux, les gens du monde, les antiquaires et les artistes; l'historien doit compter
avec lui. N'appartient-il pas à l'histoire l'éventail de Charlotte Corday, que Baudry
laisse tomber tout sanglant aux pieds de l'héroïne, dans son tableau de la mort de
Marat? Et l'éventail du dey d'Alger qui nous valut nos plus riches possessions
d'Afrique?
L'invention de l'éventail date de l'invention du soleil, de la chaleur, des mouches,
de la poussière et de tous les inconvénients qu'il engendre. Elle dut suivre de bien
près la création de la femme, et celle-ci ne tarda pas à faire de cette arme défensive
1. Un vol. orné de gravures. Paris, Renouard, 1875.
2. Voir : les Eventails à l'exposition de l'Union centrale ; Corporation des Eventaillistes, par Paul Mantz,
t. XX, 25, 29. Peinture d'éventail, V, 184, et XI, 157.