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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 12.1875

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Basilewsky, Alexandre: Le disque de Bérésoff
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https://doi.org/10.11588/diglit.21841#0103

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96

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Les « orantes » des catacombes et des mosaïques de Ravenne ont, il est vrai, les deux
bras étendus ou relevés et les mains ouvertes; mais-ici chaque ange tient un sceptre
de la gauche.

Ce dernier ne se termine par une croix, ainsi que cela se voit généralement, mais
par une simple boule, suivant une mode de figuration très-ancienne.

L'ensemble de la croix et des deux anges, dans son aspect général, répond absolu-
ment aux compositions du même genre que nous voyons sur les mosaïques les plus
anciennes de Ravenne et tout particulièrement sur celles qui décorent l'église de
l'Archange-Michel, qui date de l'année 545, de l'église de Saint-Vital de 547 et de
celle de Sainte-Agathe qui est de l'an 400. Il est à remarquer que les anges figurés sur
les mosaïques de ces trois églises tiennent, comme ceux du disque, des sceptres de la
main gauche et étendent à distance les mains droites, toutes ouvertes. De plus, les
inscriptions des mosaïques nous indiquent que les noms des anges sont ceux de Gabriel
et Michel, les mêmes probablement que ceux du disque.

Pour bien établir enfin la ressemblance et même l'identité de nos anges avec ceux
des mosaïques précitées, il faut se rappeler que dans le symbolisme chrétien des
premières époques la croix figure le Christ. Ainsi dans l'église de Sainte-Apollinaire,
également à Ravenne et qui date de l'année 567, nous voyons que dans la Transfigu-
ration le Christ est remplacé par une croix entre Moïse et Élie.

Citons enfin le camée du vie siècle, conservé à la Bibliothèque nationale de Paris
^cabinet des médailles) et dont le sujet est absolument identique à celui du disque de
Bérésoff.

Tout ce que nous venons de dire nous autorise à assigner comme date de notre
monument l'époque comprise entre le ive et vne siècle.

Maintenant quel était l'usage du disque dont nous venons de discuter la date?
Nous pensons qu'il servait de patène.

Ses dimensions, plus considérables que celles des mêmes vases liturgiques d'au-
jourd'hui, ne dépassent guère celles de plusieurs monuments reconnus pour avoir eu
cette destination.

Au moyen âge, les représentations en relief n'en étaient point exclues comme elles
le sont aujourd'hui.

Dans la primitive Église, les patènes d'orfèvrerie et même de verre étaient de
dimensions assez considérables, afin de satisfaire aux exigences de la communion.
Les inventaires des églises de Rome du ve au ixe siècle en font foi. Le disque que
possède aujourd'huiM. le comte Strogonoff, apporté de Byzance en Russie, et de là en
Sibérie, par les missionnaires du christianisme, aura été perdu par quelqu'un d'entre
eux, dans un naufrage inconnu, sur la côte de l'une des îles les moins explorées du
littoral.

ALEXANDRE BASILE WSK Y.

Le Rédacteur en chef, gérant : LOUIS GONSE.

paris. —

ci.uk, imtrimeuk, 7, rus saint-benoit. —

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