GAVARNI.
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lées ou des sujets familiers, et n'ont d'autre mérite que d'être finement
dessinées et ingénieusement agencées. Bien que ces planches fussent exé-
cutées au moment même où les aspirations littéraires de Gavarni venaient
de se manifester de la façon la plus significative, aucune légende n'ac-
compagnait ces croquis. L'artiste semblait garder rancune quelque temps
à la littérature et vouloir uniquement s'occuper du dessin.
GEORGES DUPLESSIS.
(La suite prochainement.)
un salut gourmé : « Monsieur Gavarni, lui dit son compatriote, j'ai bien peur de ne
« pas être dans vos bonnes grâces...— Vous l'avez dit, répondit-il froidement...— Eh
« bien, monsieur, aidez-moi, je vous prie, à m'en consoler en me disant pourquoi?
« — Pourquoi? n'étiez-vous pas membre du gouvernement provisoire, et ce gouver-
« nement n'a-t-il pas aboli l'emprisonnement pour del tes ? — Est-ce clone là un si
« grand crime? — C'est un acte de tyrannie abominable. Je voudrais bien savoir de
« quel droit on m'ôteraitla liberté d'engager ma liberté pour me procurer de l'argent.
« — Ah! je comprends : vous ne voulez pas qu'on vous ôte d'avance l'occasion d'un
« voyage à Londres. » Cette réplique, loin d'offenser Gavarni, l'amusa. « Parlons d'au-
« Ire chose, dit-il, avec un commencement de sourire. Après tout, on tire en général
« ses opinions de son expérience. Vous ignorez, je le vois, combien il est parfois
« nécessaire... et difficile d'avoir des créanciers... je vous en fais mon compliment. »
La glace était enfin rompue : il devint très-aimable. »
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lées ou des sujets familiers, et n'ont d'autre mérite que d'être finement
dessinées et ingénieusement agencées. Bien que ces planches fussent exé-
cutées au moment même où les aspirations littéraires de Gavarni venaient
de se manifester de la façon la plus significative, aucune légende n'ac-
compagnait ces croquis. L'artiste semblait garder rancune quelque temps
à la littérature et vouloir uniquement s'occuper du dessin.
GEORGES DUPLESSIS.
(La suite prochainement.)
un salut gourmé : « Monsieur Gavarni, lui dit son compatriote, j'ai bien peur de ne
« pas être dans vos bonnes grâces...— Vous l'avez dit, répondit-il froidement...— Eh
« bien, monsieur, aidez-moi, je vous prie, à m'en consoler en me disant pourquoi?
« — Pourquoi? n'étiez-vous pas membre du gouvernement provisoire, et ce gouver-
« nement n'a-t-il pas aboli l'emprisonnement pour del tes ? — Est-ce clone là un si
« grand crime? — C'est un acte de tyrannie abominable. Je voudrais bien savoir de
« quel droit on m'ôteraitla liberté d'engager ma liberté pour me procurer de l'argent.
« — Ah! je comprends : vous ne voulez pas qu'on vous ôte d'avance l'occasion d'un
« voyage à Londres. » Cette réplique, loin d'offenser Gavarni, l'amusa. « Parlons d'au-
« Ire chose, dit-il, avec un commencement de sourire. Après tout, on tire en général
« ses opinions de son expérience. Vous ignorez, je le vois, combien il est parfois
« nécessaire... et difficile d'avoir des créanciers... je vous en fais mon compliment. »
La glace était enfin rompue : il devint très-aimable. »