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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 12.1875

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Nr. 4
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Gonse, Louis: Les fêtes du centenaire de Michel-Ange
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https://doi.org/10.11588/diglit.21841#0392

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376

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

à M. Peruzzi, qui nous remet un programme détaillé des fêtes avec l'ordre exact des
cérémonies auxquelles nous sommes conviés : promenades et cortèges, illuminations,
discours, réceptions officielles, concerts, courses, concours agricole et horticole, trans-
port solennel, à Santa-Croce, des cendres de l'historien Carlo Botta, séances littéraires
des Académies réunies de la Crusca et des Beaux-Arts, congrès des ingénieurs et des
architectes, inauguration du musée Michel-Ange et du monument qui lui a été élevé
sur la Piazzale de San-Miniato, etc.. Scusate se ê poco! Je n'ai pas besoin de vous
dire que je ne prendrai de tout ceci que ce qui touche exclusivement au grand homme.

Ce soir il y a eu, au palais Ferroni, une lecture de M. Riccardo Taruffi sur Michel-
Ange, — le morceau débité d'une voix dolente m'a paru bien froid et bien vide, —
et réception par M. et Mme Peruzzi des représentants étrangers. Cette réception était
en elle-même fort intéressante. C'était une occasion de prendre langue et de se con-
naître mutuellement. J'ai retrouvé là M. Barbet de Jouy, la légation de l'Institut,
MM. Meissonier, Charles Blanc, Guillaume, Garnier et Ballu, M. Lenepveu, directeur
de l'École de Rome, Paul de Saint-Victor, Scherer du Temps, Bonnat, Dreyfus et un
certain nombre de représentants de la presse parisienne, surtout de la presse illustrée.
La soirée a été mise tout de suite, par M. Peruzzi, sur un pied de cordialité charmante
et, les présentations faites, chacun de nous a pu successivement causer avec M. Aurelio
Golti, le conservateur du musée des Offices et l'auteur d'une vie de Michel-Ange en
deux volumes, faite d'après les nouveaux documents, avec le chevalier de Fabris,
directeur de l'Académie des Beaux-Arts et organisateur du musée Michel-Ange,
avec le directeur de la Nazione, avec Dupré, le sculpteur, et quelques autres artistes
italiens, avec les membres du comité et des diverses académies florentines. Notre
petite colonie s'est retirée assez tard, enchantée de ses hôtes et très-touchée de l'accueil
particulièrement chaleureux et empressé dont elle avait été l'objet.

Dimanche 12.

Journée très-chargée et qui, pour beaucoup d'entre nous, aura été une réelle fatigue.
Je retrouve, avec une joie sans mélange, mon ami Paul Mantz, qui vient d'arriver de
Modène. A midi, grand concert dirigé par le professeur Sbolci, dans la salle des Cinq-
Cents au Palais-Vieux, et, à trois heures, grande procession en l'honneur de Michel-
Ange. L'habit noir est de rigueur pour tous ceux qui sont invités à faire partie du
cortège officiel, je revêts donc cet incommode produit de notre civilisation.

Affluence considérable au Palais-Vieux. Cet immense salon des Cinq-Cents, avec son
plafond de bois et ses grands murs plans couverts des peintures ampoulées de la
fabrique vasarienne, est une admirable salle de concert, surtout une salle incomparable
pour la sonorité. Avec les éléments d'orchestre dont on disposait on pouvait organiser
un concert à la Michel-Ange et produire un effet foudroyant sur cette foule; prendre,
par exemple, clans l'œuvre des maîtres, — et l'on n'avait que l'embarras du
choix, — quelques-uns de ces grands morceaux brossés à la fresque, comme le finale
de la Symphonie enat mineur, de Beethoven, comme le chœur des Scythes de Gluck, le
Dies irœ de Mozart, ou le chœur des Titans de Rossini, qui par la puissance de leur
jet et la fierté grandiose de leur style eussent rappelé, en les égalant, les formidables
inventions du peintre de la Sixtine. Au lieu de cela, une olla podrida de fantaisies
modernes, d'ouvertures pour orchestre et de morceaux de piano. Vous représentez-vous
la figure d'un monsieur en habit noir, ouvrant un piano de Pleyel et jouant sous ces
voûtes redoutables, devant la grande ombre de Michel-Ange, une masurka de Chopin?
 
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