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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 19.1879

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Nr. 4
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Clément de Ris, Louis: Musée impérial de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg, 2: musées du Nord
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https://doi.org/10.11588/diglit.22839#0357

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LE MUSÉE DE L’ERMITAGE A SAINT-PÉTERSBOURG. 343

doit dater de la même année que notre Christ en croix. Exécuté pour
l’église San-Lorenzo de Guerrini, il a passé successivement dans les col-
lections Ludovisi et Hercolani, où l’Ermitage en a fait l’acquisition.

Léonard de Vinci. — Malgré l’assertion formelle du livret, je doute
que le musée possède une œuvre du chef de l’école milanaise. La Madone
Litta est une exquise composition que l’on a eu raison de placer en hon-
neur sur un chevalet, dans l’embrasure d’une fenêtre. Mais toute belle
quelle soit on n’y sent pas cette maestria, cette simplicité, ce mélange
de majesté et de grâce qui distinguent les œuvres du maître. J’y verrais
plutôt un Luini, un admirable Luini, encore tout rempli de cet attrait
dont Léonard avait communiqué le secret à ses élèves et à Luini plus
qu’à tout autre.

Mes hésitations s’accentuent davantage devant la Sainte Famille,
œuvre délicate et charmante de l’école milanaise, mais où il est impos-
sible de voir un Léonard. Elle est peut-être de Cesare da Sesto.

Même impression de doute devant le Portrait cl'une clame, traité dans
le caractère léonardesque. Mais les traces de la touche sont trop visibles,
les mains trop sommairement modelées, certains empâtements sentent
trop le métier pour ne pas autoriser les doutes les plus sérieux. Mgr le
duc d’Aumale possède un carton à la pierre noire de Léonard identique
à ce portrait, mais qui n’en démontre nullement l’originalité. Les con-
tours de ce dessin sont piqués à l’épingle, ce qui prouve qu’il a été
reporté sur panneau. C’est fort bien. Mais ce panneau est-il celui pos-
sédé par l’Ermitage? Toute la question est là, et je prétends qu’un œil
exercé la résoudra contrairement à l’opinion du livret. Le mérite de cette
œuvre, malgré les défauts que je viens de signaler, est incontestable.

De Bernardino Luini, l’élève de Léonard qui a le plus approché de la
perfection du maître, le musée expose deux œuvres certaines : La Vierge
avec Venfant Jésus, et une Sainte Catherine couronnée de jasmins.

Quant au charmant portrait de jeune dame, connu sous le nom de
la Colombine, M. Cavalcasselle le restitue très justement à Solario, dont
ce serait, selon lui, une des plus remarquables productions1. La jeune
femme tient une ancolie de la main gauche; des fleurs de jasmin sont
répandues sur une table devant elle.

Les voyageurs qui ont étudié Sienne doivent se rappeler la belle
Nativité de Girolamo del Pacchia à San-Bernardino. Le livret donne à
ce Hongrois italianisé deux Sainte Famille, certainement pas de la même
main. M. Cavalcasselle regarde la première (n° 35) comme exécutée par

\. History of painting in North îialy, t. II, p. 58.
 
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