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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 22.1880

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Nr. 2
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Montaiglon, Anatole de: Antiquités et curiosités de la ville de Sens, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.22842#0140

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

François Nobis, qui remplaçait, en 1 Zt08, Symonet Le Mercier et fut
remplacé, la même année, par Antoine l'Usurier; de Cardin Guérard,
maître en 1528 et 1530; de Godinet, qui succède à Guérard en 1535,
et devait en 1565 achever la tour de droite et la lanterne terminale de
son escalier ; d'Etienne, qui fait, en 1551, la restauration de la chapelle
Saint-Jean, et surtout de Martin Chambiges, dont le nom dépasse
ceux des autres. Il est l'auteur certain du transsept de Beauvais; du
portail et des tours de Troyes ; à Sens, des deux portails d'Abraham et
de Moïse, c'est-à-dire des deux façades des deux transsepts du nord et
du sud ; et peut-être pourrait-on lui attribuer, à Paris, une œuvre moins
importante et encore bien remarquable, la tour Saint-Jacques, dont les
moulures et la décoration ont avec ses œuvres incontestables une ana-
logie des plus frappantes. Il avait un mâle et robuste génie. Par ses
fermes partis de grandes lignes simples solidement suivies et puissam-
ment indiquées, il a donne de la largeur et de la majesté au style flam-
boyant, sans jamais tomber dans l'émiettement de son chiffonnage
minutieux. Il va de Paris à Sens dès 1489, se fait remplacer en l/i95
par Hugues Cuvelicr, — qui élève sur ses plans le portail d'Abraham en
cinq années — et termine le portail de Moïse en 1513. Cuvelier mourut
en 1522 ; Martin Chambiges vivait encore, à Beauvais, en 1532 -

Il faut aussi ajouter un autre nom, le plus grand peut-être, celui de
Guillaume de Sens.

Un chroniqueur anglais, Gervais de Canterbury, né vers 1150, après
avoir été le témoin oculaire de l'incendie qui ruina le chœur de la cathé-
drale de Canterbury, le 5 septembre 1174, a écrit en latin, sur l'incen-
die et les travaux de reconstruction de la cathédrale, un traité des plus
précieux et des plus détaillés. Parmi les architectes anglais et français,
venus ou appelés pour donner leur avis, Guillaume de Sens, aussi habile
en charpenterie qu'en architecture, fut choisi, et Gervais, après avoir
détaillé la suite de ses travaux pendant les années de 1175 à 1178,
raconte que le pauvre maître, tombant avec un échafaudage d'une hau-
teur de cinquante pieds, resta des mois au lit et, ne pouvant se rétablir,
revint en France clans son pays. Il eut pour successeur un Anglais, du
nom de Guillaume comme lui, et le chroniqueur détaille la suite des
travaux de celui-ci, de 1179 à 1184. Le Français a réédifié la nef et
l'Anglais le chœur, mais certainement sur les plans et dans le goût de
son prédécesseur.

M. Thomas Hope, dans son Historical Essay on architecture publié
en 1835, surtout M. Willis, dans sa Monographie de la cathédrale de
Canterbury, imprimée à Londres en 1845, et après eux M. Lance, dans
 
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