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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 22.1880

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Nr. 4
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Müntz, Eugène: Raphael - archéologue et historien d'art, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.22842#0333

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RAPHAËL ARCHÉOLOGUE ET HISTORIEN D'ART.

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statues1. Mais le Pogge ne voulait évidemment parler que des statues
exposées sur les places publiques, les colosses de Monte Cavallo, le
Marc-Aurèle, etc. En réalité, cinquante ans plus tard, c'est par centaines
que les antiques se chiffraient dans la Ville Éternelle. Nous allons le
démontrer.

Dès ce moment, Rome renfermait deux musées proprement dits,
celui du Vatican, 1' a antiquarium », comme on l'appelait, et celui du
Capitole. Le premier ne comptait que peu de monuments encore, mais
c'étaient presque tous des chefs-d'œuvre : l'Apollon du Belvédère, le
Laocoon, le Torse, l'Ariane (alors connue sous le nom de Cléopâtre), la
statue de l'impératrice Sallustia Barba Orbana, représentée sous la
figure de Vénus, le Commode, le Tibre. Sous Léon X, le Nil, ainsi que
deux statues d'Antinous vinrent s'ajouter à ces merveilles2. André Fulvio
qui les décrivit en 15133, nous apprend que toutes les sculptures étaient
rangées clans le Belvédère autour d'une fontaine. Les unes, d'après un
témoignage postérieur, semblent avoir été exposées en plein air; les
autres étaient placées dans des niches4.

Le Musée du Capitole, dont la fondation remontait à Sixte IV, était
plus riche, quoique ses antiques n'offrissent pas la haute valeur artis-
tique de celles de la collection pontificale. On y remarquait la louve de
bronze, l'Hercule de bronze, le tireur d'épine, le lion dévorant un cheval,
des bustes d'empereurs, le sarcophage de Julia, les deux sphinx de
basalte aujourd'hui placés au bas de l'escalier, des fragments de sta-
tues colossales en bronze ou en marbre, etc., etc.8

Mais qui pourrait décrire la richesse des collections particulières!
Elles formaient à elles seules le plus vaste musée qui existât alors. Il
n'y avait plus guère de prélat, de diplomate, de grand seigneur, de ban-
quier qui ne recherchai avec ardeur tout ce qui rappelait l'antique splen-
deur romaine : statues, bas-reliefs, gemmes, médailles, et jusqu'aux
inscriptions. Au'premier rang brillait le musée réuni au palais de Saint-
Marc par le cardinal vénitien Dominique Grimani. Ses collections, qu'il
transporta plus tard dans sa ville natale et qui, à sa mort, en J 523,
devinrent le noyau du Musée de Saint-Marc, comprenaient à la fois les

4. Raphaël and Michelangelo. Boston, '1878, p. 4 4 4 ,

2. Gregorovius, Sloria délia cilla di Tioma, t. VIII, p. 462 et suiv.

3. Fulvio, Antiquaria Urbis; éd. de 4543, fol. 20 et 20 v°.

4. Antiquaria Urbis; liv. Ier, fol. 32 v°.

5. Aldobrandini, Délie statue antiche che per lutta Roma in diversi luoghi e
case si veggono; éd. de 1562, p. 44 5 et suiv. Voy. aussi Barbet de Jouy, Les Fontes
du Primatice, p. 41, 42.
 
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