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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 22.1880

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Nr. 5
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Lafenestre, Georges: Le château de Chantilly et ses collections, [1]: une demeure seigneuriale au XIXe siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.22842#0396

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370 GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

lant. Toutefois, la décoration extérieure et intérieure de ce magnifique
édifice n'étant point encore achevée, nous avons dû ajourner une étude
qui n'aurait pu être complète. Nos lecteurs ne nous sauront pas mauvais
gré sans doute d'avoir, en cette occasion, interverti l'ordre des choses, de
leur montrer le contenu avant le contenant, et de les faire bénéficier,
sans plus attendre, de la gracieuseté qui a donné libre accès aux colla-
borateurs de la Gazette parmi tant de richesses, avant même qu'elles
fussent définitivement classées et placées. L'étude des peintures, dans
ces conditions, étant la plus facile, c'est par cette étude que nous com-
mençons.

PEINTURES
I

LES ÉCOLES D'ITALIE

Bien que la collection de tableaux réunis à Chantilly par Mgr le duc
d'Aumale soit, avant tout, une collection française, les anciennes écoles
d'Italie et du Nord y sont représentées par un certain nombre d'œuvres
remarquables. Il est vrai qu'actuellement déposées plutôt qu'exposées,
fort à l'étroit, clans ladite salle du Jeu de Paume où elles s'échelonnent
comme elles peuvent le long des hautes murailles, ces peintures ne s'y
présentent point toutes à leur avantage, mais lorsqu'elles occuperont,
dans le château reconstruit, les galeries vastes et bien ajourées où leur
sont ménagées avec soin des places spéciales pour chacune, elles y
offriront, sans nul doute, un ensemble historique des plus intéressants.

La plupart des peintures italiennes proviennent d'acquisitions,
anciennes ou récentes, faites en France, en Italie, et surtout en Angle-
terre. Les spécimens les plus précieux des écoles primitives ont fait
partie de la collection Reiset, qui fut, en a 879, acquise en bloc par le
Prince, et qui comprenait 40 peintures de premier ordre. On sait avec
quelles précautions savantes, quels scrupules incessants cette collection
avait été lentement et patiemment triée; sa marque est une garantie
de distinction, de perfection, de pureté. Chacun de ces liO ouvrages, si
petit qu'il soit, a donc pris naturellement une place excellente à Chan-
tilly. Dans le nombre, ceux qu'on aime le plus à retrouver sont peut-
être ces panneaux, parfois grands comme la main, où les doux et fiers
ouvriers de l'aurore italienne ont fixé les rêves de leur âme enchantée.

Une Mort de la Vierge, attribuée à Giotto, montre bien avec quelle
prudence ces réformateurs modestes du xive siècle se dégageaient peu à
 
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