L’ARMOIRE DE SAINT-PIERRE-AUX-LIENS.
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deux personnages regardant par une fenêtre la scène animée qui remplit
la place ; à droite est une autre maison close, et un pan de muraille cré-
nelée, qui réunit les deux maisons, forme le fond du bas-relief et est orné
de médaillons et de trois niches qui contiennent des statues : la niche du
milieu est plus grande, plus élevée que les autres, et la statue représen-
tant un adolescent debout et nu, tenant en main la foudre, est plutôt un
empereur déifié que le dieu Jupiter; les deux autres statues sont Castor
et Pollux, tous deux nus, debout, tous deux tenant une lance, l’un d’eux
une sorte de fleuron qu’on ne distingue pas bien, et l’autre une couronne.
Au centre de la place est un autel sur lequel est un vase enflammé, et
un homme coiffé d’un bonnet, dont le costume est court et l’aspect vul-
gaire, présente au-dessus des flammes un serpent inanimé ; cet acte, qui
semble commandé par un personnage important, vêtu en patricien et
couronné de lauriers, qui est assis vers l’angle gauche sur un siège élevé
et richement orné, paraît être la cause de tout le mouvement qu’on
remarque à l’entour : ici, c’est un homme qui se tourne vers le magistrat,
comme pour applaudir à un ordre ingénieux ; ce sont, en arrière de
l’autel, trois sacrificateurs habillés de longues robes; deux soldats, l’un
à droite, l’autre à gauche, l’un vu de face, l’autre de dos et ayant un
casque qu’accompagnent de petites ailes; plusieurs personnages, dis-
tribués sur les côtés et dans le fond, ne prenant qu’une assez faible part
à l’action, tandis que trois hommes ayant le même costume que celui
qui tient le serpent au-dessus des flammés sont représentés agités et le
poing fermé, s’éloignant avec vivacité de l’autel où l’on peut croire que
leur sort s’est décidé, et l’un d’eux, soulevant le marteau de la porte de
droite, est prêt à la frapper du poing. One inscription gravée au-dessous
de la scène en expliquait sans doute le sujet, mais on ne peut plus lire
que quelques-unes des lettres. — Bas-relief de bronze : longueur, 0n,,/R20;
hauteur, 0,n,355. »
J’ajouterai que le savant auteur de la Description des sculptures du
Moyen Age et de la Renaissance, même après la publication de la seconde
édition de son catalogue, n’a jamais cessé de s’intéresser à l’explication
de ce curieux monument, dont il avait bien voulu, dès 187/t, nous confier
l’examen en nous aidant de ses conseils.
La première question qui se posait à l’étude scientifique de ce bas-
relief était celle de sa provenance immédiate avant l’entrée au Louvre.
J’avoue que c’est la dernière que je sois parvenu à résoudre. De tous les
secrets qui compliquaient le problème, c’était le plus difficile à pénétrer,
quoiqu’il fût, en réalité, le moins intéressant à connaître. Par amour-
propre professionnel, cependant, j’ai dû retarder jusqu’à sa découverte la
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deux personnages regardant par une fenêtre la scène animée qui remplit
la place ; à droite est une autre maison close, et un pan de muraille cré-
nelée, qui réunit les deux maisons, forme le fond du bas-relief et est orné
de médaillons et de trois niches qui contiennent des statues : la niche du
milieu est plus grande, plus élevée que les autres, et la statue représen-
tant un adolescent debout et nu, tenant en main la foudre, est plutôt un
empereur déifié que le dieu Jupiter; les deux autres statues sont Castor
et Pollux, tous deux nus, debout, tous deux tenant une lance, l’un d’eux
une sorte de fleuron qu’on ne distingue pas bien, et l’autre une couronne.
Au centre de la place est un autel sur lequel est un vase enflammé, et
un homme coiffé d’un bonnet, dont le costume est court et l’aspect vul-
gaire, présente au-dessus des flammes un serpent inanimé ; cet acte, qui
semble commandé par un personnage important, vêtu en patricien et
couronné de lauriers, qui est assis vers l’angle gauche sur un siège élevé
et richement orné, paraît être la cause de tout le mouvement qu’on
remarque à l’entour : ici, c’est un homme qui se tourne vers le magistrat,
comme pour applaudir à un ordre ingénieux ; ce sont, en arrière de
l’autel, trois sacrificateurs habillés de longues robes; deux soldats, l’un
à droite, l’autre à gauche, l’un vu de face, l’autre de dos et ayant un
casque qu’accompagnent de petites ailes; plusieurs personnages, dis-
tribués sur les côtés et dans le fond, ne prenant qu’une assez faible part
à l’action, tandis que trois hommes ayant le même costume que celui
qui tient le serpent au-dessus des flammés sont représentés agités et le
poing fermé, s’éloignant avec vivacité de l’autel où l’on peut croire que
leur sort s’est décidé, et l’un d’eux, soulevant le marteau de la porte de
droite, est prêt à la frapper du poing. One inscription gravée au-dessous
de la scène en expliquait sans doute le sujet, mais on ne peut plus lire
que quelques-unes des lettres. — Bas-relief de bronze : longueur, 0n,,/R20;
hauteur, 0,n,355. »
J’ajouterai que le savant auteur de la Description des sculptures du
Moyen Age et de la Renaissance, même après la publication de la seconde
édition de son catalogue, n’a jamais cessé de s’intéresser à l’explication
de ce curieux monument, dont il avait bien voulu, dès 187/t, nous confier
l’examen en nous aidant de ses conseils.
La première question qui se posait à l’étude scientifique de ce bas-
relief était celle de sa provenance immédiate avant l’entrée au Louvre.
J’avoue que c’est la dernière que je sois parvenu à résoudre. De tous les
secrets qui compliquaient le problème, c’était le plus difficile à pénétrer,
quoiqu’il fût, en réalité, le moins intéressant à connaître. Par amour-
propre professionnel, cependant, j’ai dû retarder jusqu’à sa découverte la