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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 27.1883

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Nr. 2
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Mantz, Paul: Le père de Nicolas Berchem
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https://doi.org/10.11588/diglit.24259#0196

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LE PÈRE DE NICOLAS BERCHEM

n rencontre quelquefois chez les fanatiques de l’école hollan-
daise d’excellents tableaux de nature morte qui éveillent dans
l’esprit le souvenir des peintures qu’on faisait à Harlem vers 1 640,
et qui, par le choix des motifs et par la manœuvre du pinceau,
semblent provenir d’un contemporain, peut-être d’un ami de
Willem Glaesz Héda. Ces tableaux, où manque la note sentimen-
tale, mais où l’art triomphe dans la sérénité d’une exécution
robuste et tranquille, représentent d’ordinaire des « déjeuners »,
des tables couvertes de vases d’argent, de plats en faïence, de jambons entamés, de
citrons coupés par le milieu, de verres à demi remplis, de couteaux, de fourchettes et
des autres engins dont sont accoutumés de se servir ceux qui subissent une ou deux
fois par jour la dure loi que Michelet appelait la « fatalité du ventre ».

Ces peintures, d’un caractère hollandais tout à fait loyal, portent souvent une date
qui varie de 1630 à 1648; car, dans l’état encore fort incomplet de la science, notre
chronologie s’enferme entre ces deux millésimes. Elles sont, en outre , signées d'un
monogramme que nous reproduisons ci-après, et qui se compose d’un grand P,
dont la queue verticalement allongée s’agrémente d’un C d’une proportion un peu
moindre.

Nous avions déjà, au cours de notre enquête sur l’école hollandaise, rencontré
quelques menus tableaux marqués du monogramme P. C., lorsque l’occasion nous fut
donnée d’étudier chez M. Suermondt une œuvre caractéristique du maître qui a caché
son nom dans la combinaison de ces deux initiales. Notre curiosité se sentit dès ce
jour éveillée, et nous confiâmes nos perplexités aux lecteurs de la Gazette dans un
des articles que nous avons consacrés, en 1874, à cette galerie, échouée aujourd’hui au
musée de Berlin.

« Ici, disions-nous, se place une peinture mystérieuse. C’est un Déjeuner. Un
homard, d’un ton superbe, est posé dans une assiette d’argent sur une table couverte
d’une nappe blanche. Autour de ce plat de résistance, on voit des huîtres, un pain,
un couteau, un vidercome. Le catalogue donne ce tableau à Christophe Pierson. L’at-
tribution est inadmissible. Pierson, qui n’est peut-être pas très connu des amateurs
français, a certainement fait des tableaux de salle à manger. Il peignait aussi la figure.
Le 18 janvier 1868, on a vendu à l’hôtel Drouot le portrait d’une petite fille dans un
paysage. Cette composition, signée et datée Chr. Pierson, 1670, était du plus pur
 
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