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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 27.1883

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Nr. 4
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Frizzoni, Gustavo: Le Musée Correr à Venise: correspondance d'Italie
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https://doi.org/10.11588/diglit.24259#0380

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CORRESPONDANCE D’ITALIE

LE MUSÉE CORRER A VENISE

n sait que cette dénomination a été donnée au Musée civique
de la ville de Venise par celte raison qu’il y a quarante ans
le comte Théodore Correr laissa sa collection d’antiquités à sa
patrie. Celle-ci forme tout au moins le noyau principal du Mu-
sée, qui postérieurement se trouva enrichi d’autres legs particu-
liers. La Gazelle des Beaux-Avis a publié naguère une étude
sur cette collection. Son nouvel aménagement nous conduit à
en dire encore quelques mots aujourd’hui. La ville avait décidé
que l’antique et monumental palais situé sur le grand canal et connu sous le nom
de Fondaco dei Turchi lui serait affecté. 11 vient, à cet effet, de subir une com-
plète restauration aujourd’hui terminée. Tous ceux qui voudront bien jeter un coup
d’œil comparatif sur les deux vues de la façade de l’édiiice, reproduites ici, apprécie-
ront le travail accompli, peut-être au détriment du pittoresque, mais certainement
au profit de la durée d’un édifice menacé de ruine, si l’on songe combien, dans cette
merveilleuse Venise, se trouvent réunies de causes de destruction.

L’aspect extérieur du palais se distingue aujourd’hui par la splendeur de ses mar-
bres blancs et rouges, qui attendent à leur tour l’action du temps pour adoucir leur
effet et devenir plus harmonieux et plus pittoresques; quant à l’intérieur, il est d’une
simplicité tout à fait en rapport avec le but sérieux auquel l’édifice est destiné.

Le rez-de-chaussée ne renferme qu’une vaste loggia intérieure, occupée par des
objets du Musée, et spécialement par les plus lourds et les plus massifs, c’est-à-dire
par les monuments en pierre. Parmi ceux-ci se trouvent les vere ou margelles circu-
laires des puits, spécialité vénitienne pour laquelle les artistes des lagunes, dès le
moyen âge, ont déployé un soin tout particulier en leur donnant le caractère de l’ar-
chitecture et de l’ornementation du temps.

Les galeries de l’étage noble sont vastes et claires en général, mais, à notre avis,
il aurait mieux valu les utiliser pour faire valoir des œuvres d’une grande valeur
artistique, au lieu de les encombrer, comme elles le sont maintenant en majeure par-
tie, par quantité d’objets de médiocre et même d’infime mérite. Les tableaux qui y
sont exposés ne doivent cependant pas être englobés dans un égal ostracisme.

Si parmi ceux-ci nous n’avons pas à noter de grandes créations de la brillante
époque de l’art vénitien, dont les enchantements sont goûtés du monde entier, nous
 
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