Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 27.1883

DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:
Baignères, Arthur: Première exposition de la Société Internationale de Peintres et Sculpteurs
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24259#0200

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
PREMIÈRE EXPOSITION

DE LA

SOCIÉTÉ INTERNATIONALE DE PEINTRES

ET SCULPTEURS

st-ce bien le moyen d’arrêter le torrent d’expositions qui
nous envahit, que de parler de celle qui, pendant un mois,
a été ouverte rue de Sèze, sous le titre pompeux de Société
internationale de peintres et sculpteurs? En pareil cas, ne
vaut-il pas mieux feindre d’ignorer, et, pour un mal qu’on
n’a pu conjurer, le meilleur remède n’est-il pas le silence ?
Je ne le crois pas et je le prouve, car il me paraît à propos
de dire quelques mots des expositions en général et de
celle-ci en particulier. On ne supprime les abus qu’en les
dénonçant, et il n’est jamais inutile d'en rechercher les causes et d’en prévoir les
effets. Les expositions se multiplient d’une manière inquiétante : c’est un fait incon-
testable. On se souvient de toutes celles de l’an dernier : dans le mois de novembre,
on n’en comptait pas moins de trois ouvertes à la fois. Rien ne serait plus louable que
de pareilles tentatives, si elles avaient un but sérieux, si elles devaient mettre en
lumière des talents ignorés ou favoriser des essais hardis. Il n’en est pas ainsi; on
attire le public par des noms connus, et ces lieux d’exposition ne sont, pour ainsi dire,
que les succursales des ateliers en renom. Tel artiste aimé du public, en mettant à la
suite les unes des autres les expositions plus ou moins internationales des cercles
d’abord, et celles des Champs-Élysées ensuite, peut exposer en permanence sa pein-
ture aux regards des visiteurs. Comment, je vous le demande, équilibrer la produc-
tion et la consommation ?

Cela tient à ce que les mœurs littéraires sont peu à peu devenues celles des
peintres. Les artistes considèrent le travail comme un préjugé, et en cela ils ne font
que suivre l’exemple donné par les gens de lettres. Qui est assez naïf aujourd’hui pour
composer un livre ou écrire une histoire ? Confidences, mémoires, notes éparses,
chroniques au jour le jour, tels sont les titres familiers qu’on lit sur la couverture des
livres neufs. Nous apprenons combien nos grands hommes ont eu de nourrices, à
 
Annotationen