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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 27.1883

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Nr. 2
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Mantz, Paul: Le père de Nicolas Berchem
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https://doi.org/10.11588/diglit.24259#0199

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186

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Potter : « Pieter Potter, son père, peintre médiocre... » Voyez aussi sa notice sur
Berchem : «Son père Peter Klaasze, peintre médiocre de nature morte... ». Dans un
cas comme dans l’autre, Yillot se trompait.

Le xvme siècle connaissait mieux que nous le pauvre Pieter Claesz de Harlem.
Iloubraken en a parlé sans trop de mépris; il dit bien quel était son genre, et, à la
façon dont il caractérise son talent, on peut croire qu’il avait vu plus d’un tableau de
ce peintre dédaigné. C’est, nous l’avons dit, un passage du Groole Schouburgh qui
a fait naître chez M. Sidney Colvin la pensée que le monogramme P. C. pouvait être
celui de Pieter Claesz. Descamps s’est aussi servi du texte d’Houbraken, en l’arran-
geant à sa manière. Pierre van Harlem, c’est-à-dire Pieter Claesz, est pour lui un artiste
médiocre « qui ne peignoit que des poissons, des desserts, des sucreries, des con-
fitures, et quelques vases d’argent et de porcelaine ». 11 ne faisait, en effet, que des
choses modestes et familières, mais il les faisait bien.

Quant à la biographie du maître, il n’est pas encore possible de l’écrira. Nous pos-
sédons cependant quelques premières informations, qu’on trouvera résumées dans les
Artistes de Harlem, de Van der Willigen (1870). La date de la naissance de Pieter
Claesz reste inconnue, mais il faut la placer aux dernières années du xvie siècle, aux
environs de 1595. Les Hollandais de la grande époque se mariaient jeunes. Pieler
devait avoir au moins vingt ans lorsque, le 21 mai 1617, il épousa à Harlem Geertjen
Hendricks. D’après les actes retrouvés aux archives, ils paraissent avoir eu deux
enfants : une fille, baptisée le 25 mars 1618; un fils qui, sous le nom de Claes, c’est-
à-dire Nicolas, reçut le baptême le 1er octobre 1620. C’est notre Berchem, que le cata-
logue du Louvre fait naître en 1624. Cette date, reconnue inexacte, a été partout
abandonnée.

Enfin, Van der Willigen possédait un exemplaire du billet qui, annonçant les funé-
railles de Pieter Claesz, confirme une fois de plu- les liens de famille qui le rattachaient
au maître des pastorales : «Vous êtes pûé d’assister,samedi le 1er janvier 1661, à trois
heures précises, à l’e terrement de Pieter Claesz, peintre, père de Claes Pieterz Ber-
chem, etc. ». 11 est donc mort le 30 ou le 31 décembre 1660.

Parmi les tableaux de Pieter Claesz nous n’en connaissons encore que trois qui
soient datés : celui du F.tzwidiam Muséum, révélé par M. Sidney Colvin (1630); le
Déjeuner, de M. Suermondt, aujourd’hui à Berlin (1642), et celui qui porte le mono-
gramme reproduit dans les dictionnaires de Brulliot et de M. Siret (1648), et dont le
« domicile » n’est pas indiqué par les auteurs.

D’auires tableaux de Pieter Claesz sont à l’état flottant dans notre souvenir; mal-
heureusement, nous avons négligé d’en prendre note, car nous ne pouvions prévoir
que M. SiOney Colvin s’intéresserait un jour au père de Nicolas Berchem. 11 faudra
désormais être plus attentif aux peintures de nature morte signées du monogramme
P. C. Le professeur de Cambridge demande des informations nouvelles. Il a mille fois
raison. Ne nous lassons point d’être curieux; cherchons toujours. Qui sait si des
âmes charitables ne répondront pas à nos questions indiscrètes?

PAUL MANTZ.
 
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