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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
Au centre est un vaste hall avec galerie aux deux étages, où sont
placées les grandes pièces plastiques. Toutes les salles sont très vastes,
très hautes et éclairées par de grandes haies qui distribuent partout avec
profusion la lumière. L’aménagement en est très luxueux et très confor-
table, à tous les points de vue, pour le public, pour les artistes et poul-
ies ouvriers qui y viennent étudier et travailler. On ne peut qu’admirer la
méthode avec laquelle tous les objets sont disposés et classés. Leur com-
munication se fait aussi facilement et aussi rapidement qu’on peut le
souhaiter. Lors de ma visite, je demandai, pour m’en rendre compte,
toute une série d’étoffes embrassant une période de trois ou quatre siècles.
En un tour de main le bibliothécaire étalait sous mes yeux une centaine
de cartons contenant les spécimens les plus variés et accompagnés de
notices substantielles sur les origines et sur le style de chaque pièce. Les
conservateurs n’ont point adopté un système scientifique très rigoureux
pour la classification des collections. Les objets précieux sont placés dans
des salles spéciales où ils forment une suite chronologique ; les autres
sont classés tantôt par séries historiques chronologiques, tantôt par caté-
gories d’espèces ou de provenances. On avait songé un instant à consti-
tuer de grands ensembles chronologiques, mais, en considération de la
dimension des salles, on a dû renoncer à ce projet.
Les collections contiennent actuellement environ vingt-quatre mille
pièces, dont la valeur est estimée, dans les polices d’assurances, à
2,290,000 marcs.
La section du mobilier et de la sculpture sur bois est fort importante
et sans grande valeur artistique : à l’exception de quelques coffrets de
mariage, d’un beau buffet italien, de deux meubles d’intarsiatori du
xvie siècle et d’un coffret à bijoux fabriqué pour le comte Philippe de Po-
méranie, en 1617, en argent, or et émaux, d’un travail de patience con-
sidérable, mais d’un goût peu raffiné, tout le reste est médiocre et fait
peu d’honneur au musée.
Le xvuie siècle n’y est représenté que par quelques meubles allemands
et hollandais sans grand intérêt. Les séries de l’orfèvrerie, des émaux, des
étoffes et de la céramique présentent seules encore une véritable valeur
et de l’intérêt au point de vue de l’enseignement. Le musée a pu acheter
tout récemment une fort belle collection de pièces d’orfèvrerie du xve et
du xvie siècle; il possédé le trésor de Lunebourg, qui comprend trente-six
pièces d’orfèvrerie religieuse et civile d’une grande valeur. Gela seul, à
défaut d’un certain nombre d’autres pièces dont l’énumération m’entraî-
nerait trop loin, suffit à former une série très honorable de l’orfèvrerie. La
collection d’étoffes comprend environ six mille pièces de toutes époques,
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
Au centre est un vaste hall avec galerie aux deux étages, où sont
placées les grandes pièces plastiques. Toutes les salles sont très vastes,
très hautes et éclairées par de grandes haies qui distribuent partout avec
profusion la lumière. L’aménagement en est très luxueux et très confor-
table, à tous les points de vue, pour le public, pour les artistes et poul-
ies ouvriers qui y viennent étudier et travailler. On ne peut qu’admirer la
méthode avec laquelle tous les objets sont disposés et classés. Leur com-
munication se fait aussi facilement et aussi rapidement qu’on peut le
souhaiter. Lors de ma visite, je demandai, pour m’en rendre compte,
toute une série d’étoffes embrassant une période de trois ou quatre siècles.
En un tour de main le bibliothécaire étalait sous mes yeux une centaine
de cartons contenant les spécimens les plus variés et accompagnés de
notices substantielles sur les origines et sur le style de chaque pièce. Les
conservateurs n’ont point adopté un système scientifique très rigoureux
pour la classification des collections. Les objets précieux sont placés dans
des salles spéciales où ils forment une suite chronologique ; les autres
sont classés tantôt par séries historiques chronologiques, tantôt par caté-
gories d’espèces ou de provenances. On avait songé un instant à consti-
tuer de grands ensembles chronologiques, mais, en considération de la
dimension des salles, on a dû renoncer à ce projet.
Les collections contiennent actuellement environ vingt-quatre mille
pièces, dont la valeur est estimée, dans les polices d’assurances, à
2,290,000 marcs.
La section du mobilier et de la sculpture sur bois est fort importante
et sans grande valeur artistique : à l’exception de quelques coffrets de
mariage, d’un beau buffet italien, de deux meubles d’intarsiatori du
xvie siècle et d’un coffret à bijoux fabriqué pour le comte Philippe de Po-
méranie, en 1617, en argent, or et émaux, d’un travail de patience con-
sidérable, mais d’un goût peu raffiné, tout le reste est médiocre et fait
peu d’honneur au musée.
Le xvuie siècle n’y est représenté que par quelques meubles allemands
et hollandais sans grand intérêt. Les séries de l’orfèvrerie, des émaux, des
étoffes et de la céramique présentent seules encore une véritable valeur
et de l’intérêt au point de vue de l’enseignement. Le musée a pu acheter
tout récemment une fort belle collection de pièces d’orfèvrerie du xve et
du xvie siècle; il possédé le trésor de Lunebourg, qui comprend trente-six
pièces d’orfèvrerie religieuse et civile d’une grande valeur. Gela seul, à
défaut d’un certain nombre d’autres pièces dont l’énumération m’entraî-
nerait trop loin, suffit à former une série très honorable de l’orfèvrerie. La
collection d’étoffes comprend environ six mille pièces de toutes époques,