LE MUSÉE DES ARTS INDUSTRIELS A RERLIN.
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achever leurs études. Cette école a seize professeurs qui reçoivent
chacun une somme de 3,000 marcs par an et ont la jouissance d’un
atelier.
Si je compare, au point de vue.de la constitution et de l’organisation
artistique, les musées des Arts décoratifs de Vienne, de Munich et de Ber-
lin, qui formaient l’objet de ma mission, j’v trouve des caractères très
nettement définis, très distincts, qui représentent, pour ainsi dire, d’une
manière complète les divers systèmes que l’on peut formuler pour la
création d’un musée des arts décoratifs. A Munich, le Musée national
bavarois est une institution d’Etat, créée et entretenue sur le budget
gouvernemental. 11 constitue à la fois un musée rétrospectif par ses col-
lections historiques et un musée d’enseignement par ses collections de
modèles, de types divers empruntés à toutes les époques et à tous les
pays, classés méthodiquement, par ses collections de moulages, de repro-
ductions en galvanoplastie et par sa bibliothèque spéciale ; mais il n’a ni
écoles spéciales ni conférences, aucun enseignement oral ou pratique, et
il ne participe point aux expositions particulières. C’est donc là exclusi-
vement un Musée, dans l’acception rigoureuse du terme, telle que les
musées du Louvre, de Cluny et du Luxembourg.
A Vienne, le musée d’art et d’industrie est également une institution
nationale entretenue sur le budget de l’Etat; mais le caractère de son
organisation administrative et de son enseignement artistique sont essen-
tiellement différents de celui que présente le Musée national bavarois. Les
intérêts de l’archéologie, de l’histoire de l’art national sont subordonnés
à la question de l’enseignement technique, et les œuvres d’art rétrospec-
tives que possède le musée sont destinées moins à satisfaire la curiosité
des savants, des amateurs et du public qu’à fournir des éléments d’étude
aux artistes et aux ouvriers. D’ailleurs, les collections techniques sont
beaucoup plus considérables et plus importantes cpte les collections his-
toriques et leur développement paraît intéresser — avec raison — plus
vivement le directeur du musée que l’acquisition de pièces originales, fort
rares et très coûteuses, aussi bien en Autriche qu’en France. Contrai-
rement aux principes de celui de Munich, qui reste chez lui, dans son
palais, le musée de Vienne est un véritable missionnaire qui s’en va porter
son enseignement et ses éléments d’étude partout où il peut faire du bien,
développer le goût et favoriser la prospérité des diverses branches de
l’industrie artistique nationale. Son influence féconde rayonne directement
sur tout l’Empire, et par ses expositions temporaires et spéciales organi-
sées tantôt au nord, au midi, tantôt à l’est ou à l’ouest, en Bohême comme
en Hongrie, en Gallicie comme dans le Tyrol, par sa participation directe
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achever leurs études. Cette école a seize professeurs qui reçoivent
chacun une somme de 3,000 marcs par an et ont la jouissance d’un
atelier.
Si je compare, au point de vue.de la constitution et de l’organisation
artistique, les musées des Arts décoratifs de Vienne, de Munich et de Ber-
lin, qui formaient l’objet de ma mission, j’v trouve des caractères très
nettement définis, très distincts, qui représentent, pour ainsi dire, d’une
manière complète les divers systèmes que l’on peut formuler pour la
création d’un musée des arts décoratifs. A Munich, le Musée national
bavarois est une institution d’Etat, créée et entretenue sur le budget
gouvernemental. 11 constitue à la fois un musée rétrospectif par ses col-
lections historiques et un musée d’enseignement par ses collections de
modèles, de types divers empruntés à toutes les époques et à tous les
pays, classés méthodiquement, par ses collections de moulages, de repro-
ductions en galvanoplastie et par sa bibliothèque spéciale ; mais il n’a ni
écoles spéciales ni conférences, aucun enseignement oral ou pratique, et
il ne participe point aux expositions particulières. C’est donc là exclusi-
vement un Musée, dans l’acception rigoureuse du terme, telle que les
musées du Louvre, de Cluny et du Luxembourg.
A Vienne, le musée d’art et d’industrie est également une institution
nationale entretenue sur le budget de l’Etat; mais le caractère de son
organisation administrative et de son enseignement artistique sont essen-
tiellement différents de celui que présente le Musée national bavarois. Les
intérêts de l’archéologie, de l’histoire de l’art national sont subordonnés
à la question de l’enseignement technique, et les œuvres d’art rétrospec-
tives que possède le musée sont destinées moins à satisfaire la curiosité
des savants, des amateurs et du public qu’à fournir des éléments d’étude
aux artistes et aux ouvriers. D’ailleurs, les collections techniques sont
beaucoup plus considérables et plus importantes cpte les collections his-
toriques et leur développement paraît intéresser — avec raison — plus
vivement le directeur du musée que l’acquisition de pièces originales, fort
rares et très coûteuses, aussi bien en Autriche qu’en France. Contrai-
rement aux principes de celui de Munich, qui reste chez lui, dans son
palais, le musée de Vienne est un véritable missionnaire qui s’en va porter
son enseignement et ses éléments d’étude partout où il peut faire du bien,
développer le goût et favoriser la prospérité des diverses branches de
l’industrie artistique nationale. Son influence féconde rayonne directement
sur tout l’Empire, et par ses expositions temporaires et spéciales organi-
sées tantôt au nord, au midi, tantôt à l’est ou à l’ouest, en Bohême comme
en Hongrie, en Gallicie comme dans le Tyrol, par sa participation directe