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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 27.1883

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Nr. 2
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Vachon, Marius: Le Musée des Arts industriels à Berlin
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https://doi.org/10.11588/diglit.24259#0181

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168

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

et effective aux expositions locales, il rend de réels services aux pays qui
composent T Autriche-Hongrie. L’exposition austro-hongroise au Champ
de Mars, en 1878, le développement extraordinaire de l’industrie du
bronze et de l’industrie de l’ameublement, à Vienne, semblent prouver
que cette institution donne des résultats sérieux et justifie par ses services
les sacrifices considérables que l’Empire s’est imposés pour sa création
et pour son extension.

Le musée des Arts industriels de Berlin est, au contraire, une institu-
tion mixte. Fondé par actions et comptant un nombre important de socié-
taires permanents ou temporaires, il reçoit de l’Etat, en outre de subsides
extraordinaires considérables, une subvention annuelle qui dépasse son
fonds social de roulement. Par le chiffre des commissaires qu’il lui im-
pose, par le contrôle financier et artistique qu’il exerce sur tous ses
actes, l’Etat est en réalité le véritable administrateur du musée. C’est donc
un peu à tort que parfois l’on cite le musée des Arts industriels de
Berlin comme un exemple concluant d’une création prospère due à l’ini-
tiative privée. (Le fonds social a même dû être fourni par une institution
municipale, la Friedrich Wilhem Stilfung, que représentent actuellement
dans l’administration du musée le bourgmestre de Berlin, le vice-président
du conseil municipal de cette ville, et le président du conseil général
de l’enseignement.) Par son organisation artistique, par son enseignement
technique, le musée de Berlin se rapproche beaucoup de celui de Vienne,
l’institution qui, entre les trois, m’a paru répondre le plus exactement au
caractère et au but d’un musée des arts décoratifs national, destiné à favo-
riser le développement du goût dans le peuple et la prospérité des indus-
tries d’art d’un pays. L’organisation et le fonctionnement de ce dernier
musée reposent sur des principes sainement démocratiques : la respon-
sabilité, l’initiative individuelles pour ceux qui ont reçu mission de le
diriger ; un contrôle intelligent et sérieux par l’institution d’une commis-
sion de curateurs composée de personnalités éminentes et très compé-
tentes en la question.

Je craindrais de paraître soulever des questions de personnalité irri-
tantes, si j’établissais une comparaison entre ces divers musées et celui que
projette de fonder chez nous une société qui a rendu à l'industrie artis-
tique française les plus grands services. Toutefois, je ne saurais m’abstenir
de signaler ce fait très important : c’est qu’ici et là, à Berlin, à Munich,
comme à Vienne, on n’a pas cru devoir et pouvoir se passer de l’ingé-
rence et de la participation directes des gouvernements. Ce système d’or-
ganisation assure ainsi à ces institutions une prospérité, une autorité et une
puissance d’expansion qu’elles n’auraient pu certainement acquérir, en
 
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