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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 27.1883

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Nr. 2
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Le Breton, Gaston: Les anciennes toiles peintes et imprimées à l'exposition de l'Union Centrale
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https://doi.org/10.11588/diglit.24259#0184

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LES ANCIENNES TOILES PEINTES ET IMPRIMÉES. 171

momie chinoise contemporaine des Ptolémées. •—- Les anciens possédaient
du reste une connaissance étendue des matières tinctoriales ; nous en avons
déjà parlé, lorsque nous nous sommes occupé des étoffes de soie et des
diverses sortes de pourpres. Les tinctores ou teinturiers obtenaient du
pastel la couleur bleue ; ils se servaient aussi de la gaucle, de la fleur
de carthame, de l’orseille, de l’indigo et du kermès. Pline et Vitruve
nous signalent également l’emploi de la garance.

L’analyse de la couleur employée sur une toile à bandes bleues qui
entourait une momie conservée au musée luthérien de Glascow a fait
reconnaître tous les caractères de l’indigo. Il nous faudrait citer aussi,
parmi les autres matières colorantes utilisées par les anciens, l’orca-
nète, la noix de galle, l’écorce de noyer, les sulfates de fer et de
cuivre, etc., etc.

Strabon dit, en parlant des Messagètes, qu’ils forment sur leurs habits
des ornements variés en y imprégnant des couleurs dont la teinte est
inaltérable.

Les Indiens traçaient sur la toile des dessins au pinceau composés de
fleurs et d’animaux, et se servaient également de planches gravées sur
bois pour l’impression du tissu.

Pline nous apprend qu’après avoir indiqué les dessins sur la toile, en
utilisant différents acides et alcalis, on plongeait le tissu dans un bain
de teinture bleue qui le faisait ressortir en trois couleurs.

Si nous arrivons à une époque plus rapprochée de nous, nous voyons
que les fabriques de Tyr, d’Alexandrie, de Damas et d’Antioche produi-
saient des étoffes imprimées où l’on pouvait compter jusqu’à six cents
figures. Saint Astéries, s’élevant contre le luxe de ces étoffes historiées,
en défendait l’usage en disant aux fidèles du ive siècle que « les habits de
ces chrétiens efféminés étaient peints comme les murailles de leurs mai-
sons. » Plus tard, Grégoire de Tours mentionne des tissus peints (vêla
picta) d’une grande richesse, qui existaient de son temps.

Au moyen âge, les pailes de l’Inde étaient très estimés et nous
les retrouvons signalés dans les romans de chevalerie et dans les inven-
taires.

L’Exposition de l’Union centrale renfermait deux spécimens fort rares
d’impression sur tissu appartenant au Kensington-Museum. Le premier
est une étoffe de toile dont le dessin imprimé en noir se compose de
ramages et de fleurs avec faucons affrontés. La bordure, qui existe encore
sur un des côtés, est formée d’enroulements et de feuillages. Le second
est orné d’un dessin symétrique mélangé d’oiseaux et de feuillages.

Ces deux rares spécimens, dont nous avons rencontré les analogues
 
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