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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 27.1883

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Nr. 2
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Le Breton, Gaston: Les anciennes toiles peintes et imprimées à l'exposition de l'Union Centrale
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https://doi.org/10.11588/diglit.24259#0187

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

était entré chez Samuel Kœchlin et Dolfus de Mulhouse ; ceux-ci avaient
été, avec Smaltzer, les fondateurs de la première manufacture de toiles
peintes établie dans cette ville, en 17/i6. Les premières indiennes d’Ober-
kampf furent imprimées à la planche et les raccords des dessins faits au
pinceau par des ouvrières appelées pinçeauteuses ■ l’emploi du rouleau ne
vint que plus tard, en 1797. Nous n’entreprendrons pas ici la biographie
de ce grand industriel; elle a été écrite par M. Labouchère. Grâce à sa
persévérance et aux perfectionnements apportés dans son industrie,
Oberkampf finit par triompher de la mode qui, en France, n’estimait que
les toiles peintes ou imprimées venant de l’étranger. On porta ses indiennes
à Paris et à Versailles, c’est-à-dire que l’élite de la société d’alors n’en
voulut plus d’autres; en Angleterre même, elles furent préférées aux tissus
imprimés dans ce pays. Oberkampf s’adressait, du reste, aux artistes les
plus distingués de son temps pour la composition de ses dessins, et deux
de ses toiles imprimées exposées à l’Union centrale semblent avoir eu
pour modèles des cartons de Prud’hon et de Prieur.

La première de ces toiles est décorée de médaillons représentant la
Marchande d’Amours, le Temps vainqueur, X Amour et Psyché-, les sujets
sont reliés par des attributs de toutes sortes et par des amours suspendus
en l’air se détachant en clair sur un fond camaïeu rose brique. Cette
tenture appartient à M. Faure.

L’autre étoffe a été exposée par M. Cavaro ; elle est décorée de motifs
tirés de l’ornementation des vases grecs, de divers attributs et de sphinx
se détachant en brun foncé sur un fond jaune cl’ocre. En plus de ces
spécimens exposés, on connaît les grands sujets pour ameublement exé-
cutés à Jouv par Oberkampf : la ferme, les quatre parties du monde,
Paid et Virginie, les mongol fier es, les fables de La Fontaine, etc. Toutes
ces pièces, imprimées avec des couleurs solides qui ont résisté au temps,
montrent que l’estampille bon teint, dont elles étaient revêtues, ne fut
pas un vain mot.

Il nous reste à parler des velours peints et imprimés.

Un artiste de Lyon de la fin du xvme siècle acquit une réputation
pour ses velours peints : nous voulons parler de Grégoire, dont le musée
industriel de Lyon a exposé plusieurs œuvres fort curieuses, parmi les-
quelles nous citerons deux têtes de jeunes filles d’après Greuze, qui sont
d’une exécution remarquable.

En 1788, Bonvallet créa l’impression sur velours et sur les étoffes de
laine feutrée, mais son invention n’atteignit son complet développement
qu’en 1815 : les dessins des échantillons de velours, de la manufacture
 
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