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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 27.1883

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Nr. 3
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Duranty, Edmond: Les curiosités du dessin antique dans les vases peints, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24259#0213

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LES CURIOSITÉS DU DESSIN ANTIQUE.

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corps où elles sont plantées. Us n’ont qu’un type de physionomie et ne
s’en écartent pas. Ils ne savent pas dessiner le personnage assis ou
accroupi, et cela, je le suppose, à cause de la draperie même qui leur
cache le jeu des jambes et du torse repliés.

Les femmes, vêtues d’une longue robe, ne peuvent être distinguées
des jeunes gens ou des eunuques. Il n’v a donc que les hommes barbus
qu’on ne risque pas de confondre avec elles. L’armement, néanmoins,
donne un autre moyen d’éviter la confusion.

Les Assyriens ne connaissent pas la perspective mieux que les Égyp-
tiens, mais ils prodiguent bien davantage les paysages, les fabriques,
dans leurs compositions. Ils astreignent, sauf de très rares exceptions,
leurs figures au strict profil, et par conséquent dessinent ce profil avec une
observation assez soigneuse. L’habitude des chevaux les a menés aussi à
dessiner fort bien les cavaliers, êtres que l’art égyptien 11e connaît nulle-
ment.

Les Assyriens finirent par distinguer toujours, et avec une bonne exé-
cution, les deux pieds, les deux mains. Ils s’attachèrent aussi à distin-
guer les muscles des bras et des jambes, selon que ces muscles sont vus
en dedans ou en dehors, et ils parvinrent à discerner, sinon avec exacti-
tude du moins expressément, la différence du jeu des membres selon la
position, le mouvement, la tension des membres. Je crois même, sans
être sûr que ce soit un système régulier chez eux, à cause du petit nombre
de monuments où j’en trouve la trace, qu’ils savent allonger ou raccour-
cir les muscles d’avant-bras, selon que le bras est étendu ou plié ; ils
aiment, et ceci sera exagéré dans l’art perse, à espacer régulièrement les
personnages, par files et séries symétriques, soit un à un, soit par groupes
qui reparaissent identiques, de distance en distance.

Par la fusion des deux arts, la Phénicie gagna plus de souplesse, de
variété et de liberté. Ces qualités passèrent à l’art grec primitif. D’étroits
rapports unirent aussi l’art perse à cet art grec primitif. Mais si l’Assyrie,
l’Egypte, la Phénicie, la Perse, l’Étrurie, l’Asie Mineure et la Grèce se
réunirent dans un commun rendez-vous artistique, la Grèce seule en re-
partit pour aller plus loin. Les autres s’y arrêtèrent sans pouvoir avancer.

Nous avons vu, il y a un instant, que les Egyptiens dessinaient des
figures dont le buste était à peu près de face, mais dont la tête et les
jambes, celles-ci à partir de la ceinture, étaient de profil.

Ils exécutèrent certaines œuvres de statuaire où les fortes épaisseurs
de la ronde bosse se mêlaient aux faibles saillies du bas-relief. Mais entre
leurs mains, ce système mixte gardait le caractère spécial de la statuaire,
c’est-à-dire que la figure toute entière était représentée de face.
 
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