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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 27.1883

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Nr. 3
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Courajod, Louis: Le dossier de la statue de Robert Malatesta au Musée du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24259#0246

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LA STATUE DE ROBERT MALATESTA AU LOUVRE.

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sans donner d’explications, il l’avait attribué à Paolo Romano, sculpteur
dont la personnalité n’était pas encore définitive et que l’auteur confon-
dait avec un autre artiste du même nom qui travaillait au moyen âge.
Nous reviendrons plus loin sur cette attribution. L’Histoire de la sculpture
de Cicognara ne parut qu’en 1817. mais le texte en avait été rédigé anté-
rieurement à 1806, et Cicognara parle du bas-relief comme occupant
encore sa place dans la façade du casino Borghèse. Voici le passage :

« Quel Paolo da Siena e quel Paolo Romano, de’ quali il primo scolpi il nome sotto
il busto di Benedetto XII erettogli in memoria déaver rifatto il tetto dî San Pietro, e il
secondo scolpi la figura equestre di Roberto Malatesta che vedesi ora in una delle
facciate del Palazzo di villa Borghese, e diversi al tri lavori fece in alcuni mausolei che
stanno a S. M. in Transtevere b »

Bien plus, il y avait en ce moment à Borne un Français qui savait
parfaitement à quoi s’eu tenir sur la valeur de ce monument. C’était
Seroux d’Agincourt, qui achevait sa grande Histoire cle l'art par les
monuments. Cette histoire ne vit le jour qu’un peu plus tard. Mais voici
ce que Seroux d’Agincourt pensait1 2 de la statue de Robert Malatesta
antérieurement à 1806 :

« Figure équestre de demi-relief en marbre, représentant Robert Malatesta, gé-
néral de l’armée pontificale sous le règne de Sixte IV; au-dessous se lit une inscrip-
tion allusive au sort de ce jeune guerrier, enlevé en 1482 au milieu de ses triomphes3.

« Ce monument de la reconnaissance du pontife envers un prince qui lui avait
rendu d’éminents services a subi bien des vicissitudes; placé d’abord sur le mausolée
qu’il lui avait fait élever sous le portique de l’ancienne église de Saint-Pierre, il y
resta jusqu’à la démolition, en 1607, des restes de cette basilique ; alors il fut trans-
féré, ainsi que beaucoup d’autres monuments, dans l’église souterraine, mais il n’y
demeura pas longtemps; en 1616, le cardinal Scipion Borghèse, qui bâtissait le casino
de sa villa, l’obtint et le fit placer sur la principale façade du côté du couchant, où il
se voit encore aujourd'hui. 1! peut se considérer comme inédit; la figure qu’en a
donnée Ciampini (Vetera monimenta, t. III, cap. IV, p. 67, pl. XIX) étant presque
imperceptible et très inexacte.

« L’auteur de cette figure paraît être Paolo Romano, sculpteur et orfèvre qui flo-
rissait à Rome sous le pontificat de Pie II, c’est-à-dire vers l’an 1458. »

1. Cicognara, Storia délia Scultura, éd. de Prato, t. III, 1823, p. 137.

2. Histoire de l'art par les monuments, t. III, texte, sculpture, p. 34, n° 7.

3. La planche qui contient sous le n° 7 la gravure du bas-relief et de l’inscription
se trouve t. IV, sculpture, pl. XXXVIII. L’inscription indiquée au-dessous est
ainsi gravée :

ROBERTUS MALATESTA
ARIMINENSIS, VENI, VIDI, VICI.

LAUREAJ1 PONTIFICI RETULI.

MORS SECUNDIS REBUS
INVIDIT .
 
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