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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 27.1883

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Nr. 3
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Gout, Paul: Exploration archéologique de la ville de Saint-Émilion, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24259#0282

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EXPLORATION ARCHÉOLOGIQUE DE SAINT-ÉMILION. 263

retraites dans des forets sacrées, dans le creux d’un rocher vénéré, sous
un dolmen ou une allée couverte et toujours dans le voisinage d’une fon-
taine, pour admettre que saint Émilion dut choisir de préférence comme
asile la foret des Combes, à cause d’une source consacrée qu’elle renfer-
mait et dont l’eau lui servait à baptiser les prosélytes que devaient faire
son pieux exemple ou ses prédications.

Nous croyons inutile de nous appesantir sur cette question, dont sans
doute on ne trouvera jamais la solution véritable.

On descend actuellementà la grotte par un escalier qui n’en est cer-
tainement pas l’accès primitif. On devait y pénétrerdans les premiers
temps par les catacombes situées au sud et aujourd’hui murées. Lors-
qu’au commencement du xnr siècle on construisit la chapelle de la Tri-
nité, on établit pour faire communiquer cette chapelle, élevée avec inten-
tion sur ce lieu, avec la grotte de saint Émilion, un escalier aboutissant
à la partie la moins élevée de la grotte actuelle, au fond de laquelle on
pratiqua une excavation destinée à recevoir un autel. Dès lors la grotte
servit de crypte à la chapelle de la Trinité.

Peut-être était-elle éclairée par une ouverture pratiquée du côté de
l’escalier plus moderne que nous supposons avoir été fait en même temps
qu’on garnissait de balustrades la niche que les cicerone de l’endroit ap-
pellent le lit du saint et l’arcade en berceau qui recouvre la source tou-
jours pleine et limpide. L’œil le moins exercé reconnaît ces balustrades
comme étant l’œuvre du xvne siècle. 11 se pourrait que Louis XIII, qui,
comme nous l’avons déjà dit, fut l’hôte de Saint-Émilion, ait donné des
ordres pour la conservation de ces pieuses antiquités et du tombeau du
saint, que l’inscription ci-dessous, gravée sur un des piliers qui suppor-
tent le porche au-dessus de l’escalier, fait supposer avoir été inhumé là :

1708

EMILIO SILET HIG
NEC SIT GRAVE DICE
RE MECVM DESV
PER

ILLE FAMEM
PVLSIT ET ISTE
SITIM.

Nous traduisons ainsi ce latin barbare :

Ici repose Émilion

Quil ne vous en coûte pas de redire avec moi :

D’ici il apaisa la faim et la soif,
 
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